L’acidification des océans a un impact direct sur la carapace des larves des crabes dormeurs. Une recherche à laquelle a pris part le professeur Piero Calosi a montré que l’eau de l’océan Pacifique est tellement acide qu’elle détruit l’exosquelette de ce crustacé.
Les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue Science of the Total Environnement. « Depuis le début de l’ère industrielle, l’acidité des océans a augmenté au tour de 30 % », indique le professeur de l’UQAR en biologie marine. « Ce sont essentiellement les émissions de dioxyde de carbone liées aux activités humaines qui sont responsables de ce changement majeur pour la santé des océans. »
En plus des crabes dormeurs, les huitres, les coraux et autres organismes sont aussi touchés par cette acidification. « Notre équipe de recherche, menée par le docteure Nina Bednarsek, a observé des centaines de larves dont la carapace et les cils qui leur permettent de sentir leur environnement ont été dissous par l’acidité », précise le professeur Calosi.
L’équipe de recherche évalue à 8 % la dissolution de la carapace des larves de crabes dormeurs au cours des 20 dernières années. « C’est une situation assez préoccupante pour cette espèce. Il se pourrait que les malformations de la carapace de larves de crabes dormeurs, et en particulier leurs organes sensoriels, peuvent affecter la capacité des larves à détecter leurs prédateurs ou proies », ajoute le professeur Calosi.
Les espèces présentent dans les eaux du fleuve et du golfe du St-Laurent, comme les homards, la crevette nordique, les crabes et les huîtres, subissent également les conséquences de l’acidification. « L’impact est encore plus marqué lorsque l’acidification est combinée avec le réchauffement et la désoxygénation des océans », note le professeur en biologie marine.
Intitulée « Exoskeleton dissolution with mechanoreceptor damage in larval Dungeness crab related to severity of present-day ocean acidification vertical gradients », la recherche a été publiée à la fin du mois de janvier dans la revue Science of the Total Environnement. L’article est signé par le professeur Calosi et ses collègues Nina Bednarsek (Southern California Coastal Water Research Project), Richard A. Feely (NOAA Pacific Marine Environmental Laboratory), Marcus W. Beck (Tampa Bay Estuary Program,), Simone R. Alin (NOAA Pacific Marine Environmental Laboratory), Samantha A. Siedlecki (Université du Connecticut), Emily L. Norton (Université de Washington), Casey Saenger (Université de Washington), Jasna Strus (Université de Ljubljana), Dana Greeley (NOAA Pacific Marine Environmental Laboratory), Nikolay P. Nezlin (Southern California Coastal Water Research Project), Miranda Roethler (Southern California Coastal Water Research Project) et John I. Spicer (Université de Plymouth).
Source :
Service des communications
UQAR, 18 février 2020
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