Une équipe de chercheurs et d’acteurs clés du milieu culturel lancent le premier Observatoire des médiations culturelles (OMEC), le plus grand regroupement qui se spécialise sur les liens entre la culture et ses publics. L’Observatoire a pour objectif d’approfondir les connaissances relatives aux pratiques de médiation culturelle et à leurs enjeux sociopolitiques.
« Nous avons choisi le terme “observatoire” avec l’idée d’étudier et d’accompagner l’évolution des pratiques. Il existe aujourd’hui une grande diversité de médiations culturelles, par exemple en milieu artistique, en éducation, ou en santé. Il s’agit d’inclure des publics qui habituellement ont peu accès à l’offre culturelle », précise Nathalie Casemajor, professeure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et codirectrice scientifique de l’Observatoire. Ce rapprochement entre des secteurs traditionnellement éloignés fait écho à la nouvelle politique culturelle du Québec qui met l’accent sur la participation et l’expression culturelles des citoyens. »
L’Observatoire rassemble quatre partenaires de terrain : Culture pour tous, Exeko, la Ville de Vaudreuil-Dorion et Culture Saguenay–Lac-Saint-Jean qui coordonne une Cellule régionale d’innovation en médiation culturelle. Il comprend également six établissements de recherche et d’enseignement à Montréal et en région : l’INRS, l’UQÀM, l’UQAC, l’UQTR, l’UQO et le Cégep de Saint-Laurent. L’OMEC collabore également avec la Ville de Montréal et le centre Artenso en art et engagement social.
L’équipe interrégionale favorise une approche multisectorielle et interdisciplinaire, associant des membres formés en sociologie, sciences politiques, communication, travail social, éducation, anthropologie, philosophie, histoire de l’art et pratique des arts.
« La spécificité d’une telle plateforme de recherche est d’unir des organisations terrains développant des approches d’intervention socioculturelle avec des équipes de chercheurs universitaires spécialisés sur ces questions », explique William-Jacomo Beauchemin, médiateur et chercheur à Exeko, qui est à la codirection de l’Observatoire pour cette année. « Les projets de recherche qui s’y déploient peuvent donc répondre à des préoccupations autant pratiques que théoriques, tout en reposant sur une reconnaissance des expertises de chacun. Voilà pourquoi nous sommes heureux de fédérer des partenaires ayant façonné les pratiques de médiation culturelle au Québec. »
La reconnaissance d’une nouvelle avenue d’intervention
L’OMEC vient de recevoir une subvention de 600 000 $ des Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQSC) sur une période de quatre ans. Ce montant permettra à l’Observatoire de se déployer comme une plateforme de recherche, mais aussi de transfert et de mobilisation des connaissances. Un des aspects novateurs de ce projet est d’élargir la notion de médiation culturelle, en y comprenant à la fois les pratiques visant à nouer de nouveaux liens avec différents publics d’organisations culturelles, des initiatives d’art engagé et communautaire réalisées dans des relations de proximité, de nouvelles formes d’intervention culturelle numériques ou territoriales, comme les stratégies émergentes d’action interculturelles.
Le fruit de plusieurs années de recherche
La création de l’OMEC est l’aboutissement d’une initiative initiée par le milieu culturel en 2006 au sein du Groupe de recherche sur la médiation culturelle (GRMC). Au fil des ans, cette initiative partenariale a permis de fédérer un vaste réseau panquébécois de chercheurs, de praticiens et d’étudiants.
L’équipe composée d’une trentaine de chercheurs, de partenaires et d’étudiants, se positionne aujourd’hui comme le principal pôle de recherche sur la médiation culturelle au Québec et comme un chef de file de la recherche sur ce sujet dans le monde francophone.
Ce projet est une plateforme d’échanges, une interface entre chercheurs et professionnels avec une programmation scientifique structurée, un volet de formation de la relève, ainsi qu’un soutien à la recherche pour ses membres.
« L’Observatoire permet à la fois une veille des derniers développements sur le terrain et un programme de recherche scientifique pour comprendre le sens et les enjeux de ces pratiques », conclut la professeure Casemajor.
Source:
Service des communications
INRS, 17 janvier 2020