Le développement des compétences du personnel permet aux entreprises et aux organisations d’avoir des pratiques innovantes et d’améliorer leur productivité. Or, la rareté de la main-d’œuvre et le manque de temps constituent les deux principaux obstacles qui freinent la bonification de la formation des employées et des employés, selon une recherche de la professeure en sciences de la gestion Andrée-Anne Deschênes.
Au cours de l’automne dernier, la spécialiste en gestion des ressources humaines a mené un projet de recherche auprès de plus de 400 PME de la région de la Chaudière-Appalaches. L’objectif était de faire un portrait des capacités et des dispositions des entreprises à investir dans la formation et le développement des compétences de leurs employées et de leurs employés.
La recherche a permis de montrer que l’apprentissage « sur le tas » et l’entraînement à la tâche sont les deux principales méthodes de formation des PME, et ce, avec le mentorat et la lecture. Un peu plus de 40 % des PME ayant pris part au projet de recherche ont indiqué avoir « très rarement » participé à de la formation externe dans la dernière année, tandis que 25 % ont affirmé avoir participé « souvent » ou « très souvent » à de la formation externe.
Ce sont les PME et les organisations comptant 100 employées et employés et plus qui investissent davantage dans la formation de leur personnel. En outre, les employées et les employés issus du personnel professionnel, du personnel de supervision et les cadres supérieurs ont le plus accès à des activités de formation. Les secteurs des services scientifiques, techniques et professionnels, de la fabrication et des services d’enseignement sont ceux qui favorisent le plus la formation de leur personnel.
Par ailleurs, les PME et les organisations employant 4 personnes et moins ont mentionné à près de 57 % n’avoir « jamais » ou « très rarement » participé à de la formation au cours de la dernière année. Pour les entreprises et les organisations comptant de 5 à 20 employées et employés, cette proportion passe à un peu plus de 40 %. Le personnel des métiers non spécialisé est celui qui a le moins accès à des activités de formation. Le secteur de l’hébergement et des services de restauration est celui qui participe le moins à des activités de formation.
La difficulté à libérer le personnel de leur poste de travail, le manque de temps et la rareté de la main-d’œuvre sont les principaux freins à la formation des employées et des employés. « La formation et le développement des compétences est une avenue à prioriser pour contrer la rareté de la main-d’œuvre : développer les compétences à l’interne est une façon de fidéliser ses employés et de nouvelles compétences peuvent entraîner des innovations qui vont permettre aux PME d’atteindre leurs objectifs stratégiques et opérationnels en dépit d’effectifs réduits en raison de la rareté de main-d’œuvre », observe la professeure Deschênes.
La recherche a permis de constater que les organisations et les PME de 100 employées et employés et plus ont une connaissance plus élevée que les plus petites entreprises des programmes de formation et de soutien offerts par différents organismes de la région de la Chaudière-Appalaches. « Les PME et les organisations sondées reconnaissent que la participation à la formation et au développement de leur personnel augmente la performance, la satisfaction et la motivation au travail des employés. Mais en dépit de ces avantages, leurs investissements en formation externe demeurent timides », conclut la professeure en gestion des ressources humaines au campus de Lévis.
Mentionnons que la recherche a été financée par le CEUDO. Lancé en 2015, ce centre d’expertise universitaire en recherche et en formation en appui au développement des organisations a pour objectif de favoriser l’avancement et le transfert des connaissances en sciences de la gestion.
Source :
Service des communications
UQAR, 11 mars 2020
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