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Le défenseur des droits de la personne Jay Naidoo reçoit un doctorat honoris causa de l’UQAM

Jay Naidoo, récipiendaire d'un doctorat honorifique, et Stéphane Pallage, recteur de l'UQAM

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) a honoré Jayaseelan «Jay» Naidoo, un homme qui compte parmi les plus grands noms de l’Afrique du Sud et du continent africain, en lui décernant un doctorat honoris causa lors de la cérémonie de la Collation des grades de la Faculté de science politique et de droit le 9 juin 2023.

Cet honneur lui a été remis en présence du recteur, Stéphane Pallage, de la doyenne de la Faculté de science politique et de droit, Rachel Chagnon, du corps professoral, de dignitaires et d’une centaine de personnes diplômées accompagnées de leur famille et de leurs amis.

Par ce geste, l’UQAM reconnaît l’engagement exemplaire de Jay Naidoo envers la défense de la démocratie, de la justice sociale, de la paix et des droits de la personne ainsi que l’ampleur de ses innombrables réalisations au bénéfice des populations vulnérables de plusieurs pays.

Un humaniste sans frontières

Né en 1954 en Afrique du Sud, Jay Naidoo faisait partie des 90% de la population noire privée de tous droits et soumise à une violente répression d’un régime totalitaire, sous l’unique prétexte de leur couleur de peau.

À l’âge adulte, habité par de fortes convictions, il s’est engagé à plein temps dans la lutte contre l’apartheid sous l’impulsion du fondateur du Mouvement de conscience noire, Steve Biko. Jay Naidoo souhaitait, et souhaite toujours, améliorer les conditions de vie des populations pauvres, instaurer une démocratie véritable et une justice sociale.

En 1985, il est élu secrétaire général de la plus grande centrale syndicale de l’Afrique du Sud, Congress of South African Trade Unions (COSATU). Sous son leadership, le COSATU est devenu la plus puissante force organisée de résistance démocratique et non raciale du pays. Jay Naidoo s’est alors imposé comme une véritable figure de proue de la lutte antiapartheid. Courageux, intègre et déterminé, il n’a jamais cédé aux menaces, étant convaincu de l’importance capitale de son combat.

Dès son arrivée au pouvoir, le président Nelson Mandela l’a nommé ministre de la Reconstruction et du Développement, avec le mandat de coordonner le démantèlement des structures et des effets socioéconomiques délétères. Avant de quitter la vie politique en 1999, il a occupé la fonction de ministre des Télécommunications. Cette position lui a permis de faire adopter par plus de 40 pays africains un cadre politique global appelé «African Connection», initiant une véritable révolution numérique sur le continent.

Jay Naidoo a ensuite mené plusieurs projets d’envergure de développement social et de lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme. De toutes ses réalisations, Earthrise Trust est celle qui révèle le mieux son profond humanisme. En 2013, il a donc investi tous ses avoirs dans l’achat d’une parcelle de terre à un fermier blanc pour y établir une coopérative de paysans noirs dépossédés par l’apartheid ainsi qu’une garderie et une école. Cette initiative est reconnue comme un modèle de réconciliation raciale en Afrique du Sud.

Aujourd’hui encore, Jay Naidoo demeure une figure inspirante pour quiconque aspire à un monde plus équitable. Le magazine New African l’a d’ailleurs nommé dans le palmarès des 100 Africains les plus influents.

© Université du Québec, 2024