Au cours des dernières semaines, divers événements, tant à l’international qu’au Canada, au Québec et ici même à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), sont venus ébranler le monde des universités, notamment en ce qui a trait à la liberté universitaire. Cette question n’est pas nouvelle, mais force est de constater qu’elle a pris de l’ampleur dans l’actualité récente.
La rectrice Magda Fusaro considère que le moment est tout indiqué pour faire le point. «La réflexion a eu le temps de mûrir depuis l’automne dernier. J’ai lu avec grand intérêt les propos et remarques recueillis lors de la consultation sur les recommandations du rapport L’université québécoise du futur. Vous avez été nombreuses et nombreux à partager ce que représente pour vous l’université. Vos commentaires sur la mission universitaire, les défis actuels et prochains, et les enjeux associés à la liberté universitaire se sont révélés très éclairants.»
Pour la rectrice, il ne saurait être question de remettre en cause la liberté universitaire, d’autant que l’UQAM a de tout temps inscrit ce principe au cœur de son fonctionnement. «J’aime à penser que l’Université où j’ai choisi d’œuvrer a été fondée sur des principes et des valeurs qu’il importe, individuellement et collectivement, de continuer à défendre.»
Ce principe, reconnu par plus de 900 universités de 88 pays – La Magna Charta –, a également été défini par de nombreuses institutions. Ainsi, Universités Canada, dont l’UQAM est membre, rappelle dans sa déclaration de 2011 que «la liberté universitaire est indissociable du mandat des universités en matière de recherche de la vérité, de formation des étudiants, de diffusion du savoir et de compréhension de la nature des choses […]. Elle est essentielle à la préservation du rôle des universités au sein d’une société démocratique».
Selon la rectrice, la liberté universitaire signifie pouvoir enseigner, transmettre ses connaissances, énoncer des faits, formuler des hypothèses, aborder des sujets controversés et remettre en question des idées reçues sans avoir peur des représailles ni craindre qu’un mot, une image ou une idée mène à l’anathème et au bannissement. «C’est l’immense plaisir, note-t-elle, de mener des recherches sans pression indue, et de pouvoir en diffuser largement les résultats afin de faire progresser le savoir.»
La liberté universitaire ne doit pas être confondue avec le droit à la liberté d’expression, qui déborde largement du cadre universitaire, et le droit à l’égalité, qui font l’objet de lois et sont garantis par les chartes canadienne et québécoise des droits et libertés, observe Magda Fusaro. «Ces chartes et lois affirment clairement que la discrimination, les propos haineux, entre autres, sont inacceptables dans notre société et sont passibles de sanctions. Ces comportements n’ont évidemment aucune place à l’Université.»
Ouverture, respect, tolérance
Parmi les valeurs de l’UQAM figurent indéniablement l’ouverture, le respect et la tolérance, souligne la rectrice, et ces valeurs centrales permettent de faire place à la diversité, tout autant des personnes que des idées. «Il est important d’être à l’écoute, de prendre soin des autres membres de notre communauté et d’être sensibles aux difficultés, à la souffrance et à la détresse que peuvent vivre certaines personnes, qu’elles soient étudiantes, enseignantes ou employées», rappelle-t-elle.
Les échanges à l’Université se poursuivront notamment dans le cadre des travaux en faveur d’un milieu d’études, de travail, de recherche et de création qui encourage l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Parmi les travaux liés au plan d’action de l’UQAM en matière d’EDI figurent la révision de la Politique no 28 sur les relations interethniques, la poursuite des démarches du comité d’action pour les Premiers Peuples et la consolidation du nouveau Bureau de l’inclusion et de la réussite étudiante, dont le mandat s’étendra à toutes les personnes étudiantes qui peuvent rencontrer des défis d’inclusion ou des obstacles liés à la discrimination. S’y ajoutera la formation d’un comité des actions antiracistes, auquel des membres de la communauté, dont des personnes étudiantes, seront invités à siéger.
«Je suis bien consciente que certaines personnes ne seront pas d’accord avec mon propos. Discutons-en! Je souhaiterais que l’échange puisse se poursuivre de manière constructive, sous forme d’une véritable conversation. Je demeure, en effet, convaincue que le dialogue représente la meilleure voie pour apaiser les tensions, résoudre les différends et contribuer à l’émergence de propositions pérennes pour l’UQAM. Vous pouvez compter sur ma collaboration et celle des autres membres de la Direction», conclut Magda Fusaro.
Source :
Service des communications
UQAM, 15 février 2021
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