Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec (FAQ) a reçu avec émotion son titre de doctorat honoris causa de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) lors de la cérémonie des collations des grades du Campus de Saint-Jérôme, le 13 octobre 2021.
L’UQO a ainsi voulu souligner l’importante contribution et l’ampleur des actions de madame Michel d’une valeur inestimable dans la lutte contre les injustices envers les personnes autochtones.
« Merci à la nation Mohawk, à la nation Anishinabeg et aux autres nations de nous accueillir dans leur vaste territoire non cédé », a déclaré madame Michel, qui a remercié l’UQO, la rectrice Murielle Laberge et la professeure Karine Gentelet, du Département des sciences sociales, qui a soumis sa candidature pour le titre de doctorat honorifique.
« L’Université du Québec en Outaouais est fière de décerner un doctorat honoris causa à madame Viviane Michel pour sa contribution et ses actions d’une valeur inestimable dans la lutte contre les injustices envers les personnes autochtones », a affirmé de son côté la rectrice de l’UQO, lors de son hommage à madame Michel.
Viviane Michel œuvre depuis 25 ans à améliorer la reconnaissance des droits des femmes autochtones du Québec et du Canada au travers d’actions portant sur la non-violence, la justice, l’égalité des droits, la santé et la promotion de l’engagement des femmes au sein de leur communauté.
Originaire de Maliotenam, sur la Côte-Nord, elle est une innue engagée dans la promotion et le respect de l’identité et de la culture des Premiers Peuples et la défense des droits des femmes autochtones. Elle est, depuis 2012, à la tête de Femmes autochtones du Québec (FAQ), un organisme qui défend et appuie les droits et les intérêts des femmes autochtones, de leur famille et de leur communauté à travers le Québec.
C’est avec émotion qu’elle a aussi remercié sa famille, notamment sa mère aujourd’hui décédée, des gens qui lui ont appris « à marcher droit dans la vie ».
« Ma mère m’a transmis de belles valeurs, de travailler avec humilité. Elle a fait beaucoup de bénévolat dans la communauté. Elle était partout. »
Mère de six enfants, cette femme de conviction valorise dans toutes ses actions sa culture traditionnelle et elle est engagée à une ouverture vers la réconciliation entre les peuples, à travers un travail d’alliance, pour un mieux-être et une meilleure cohabitation.
Femme de conviction
C’est après avoir obtenu un diplôme en travail social en 1989, que Viviane Michel décide de se spécialiser en violence familiale et en toxicomanie. Elle a d’abord été agente à la culture au Musée Shaputuan de Sept-Îles, puis a enseigné la culture autochtone à l’école primaire Tshishteshinu à Sept-Îles. Elle a ensuite travaillé en tant qu’intervenante pour la Maison communautaire Missinak de Québec; maison qui est consacrée aux femmes autochtones en milieu urbain en difficulté ou aux femmes victimes de violence.
C’est en 2004 qu’elle se joint à Femmes autochtones du Québec, pour un premier mandat de six ans à titre de directrice de la Nation innue. Elle devient par la suite vice-présidente de FAQ, et ensuite présidente, en 2012.
Elle joue un rôle de premier plan à la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec, de 2016 à 2018 (la Commission Viens). Elle contribue également à l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada (ENFFADA). Sous son leadership, Femmes autochtones du Québec a été un acteur de premier plan durant les audiences, auprès des femmes qui ont témoigné, mais aussi dans le processus de diffusion des rapports auprès des groupes de femmes dans les communautés autochtones, ainsi que du suivi des différentes recommandations tirées de ces rapports.
Viviane Michel travaille aussi à conscientiser l’opinion publique sur la situation des femmes autochtones. Elle milite aussi à enrayer les difficultés légales que subissent les enfants et les familles des communautés autochtones et met un point d’honneur à valoriser les pratiques traditionnelles et à promouvoir le respect de l’identité et de la culture des nations et des femmes autochtones.
Elle a également participé aux initiatives qui ont conduit à une reconnaissance légale de l’adoption coutumière autochtone dans le Code civil du Québec par la loi 113. Cette formalisation a permis à de nombreux parents autochtones de poursuivre une pratique coutumière millénaire qui n’avait pas de référent en droit québécois. Cela pourra à terme permettre de contrer le nombre de placements en famille d’accueil des enfants autochtones.
Membre de plusieurs organisations de femmes à l’échelle locale, nationale et internationale, elle est notamment co-porte-parole de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes (CQMMF), membre régulière du Réseau québécois en études féministes (RéQEF), représentante pour l’Amérique du Nord du Réseau continental de Femmes autochtones des Amériques (ECMIA) et vice-présidente de Native Women’s Association of Canada. Au niveau international, elle a collaboré avec la Commission interaméricaine des droits de l’Homme lors des discussions de l’Instance permanente des Nations Unies sur les Peuples autochtones ou encore auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Viviane Michel est aussi très impliquée dans la lutte pour la protection de l’environnement. Elle a porté des revendications qui ont permis la suspension des projets de barrages d’Hydro-Québec sur la rivière Moisie sur la Côte-Nord et a également collaboré avec d’autres organismes sur des projets liés aux enjeux entourant l’industrie extractive et ses répercussions sur les femmes et les filles autochtones dans le monde.
L'UQO félicite madame Viviane Michel et est fière de lui décerner le titre de doctorat honoris causa 2021.
Source :
Service des communications
UQO, 13 octobre 2021
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