Le génie civil ne faisait pas du tout partie du cheminement scolaire de Philippe Gatien. Au secondaire et au cégep, il jouait au football et visait aller le plus loin possible dans ce sport exigeant. Le sort aura toutefois voulu qu’en deuxième année de cégep, il subisse une blessure qui l’a contraint à renoncer à sa carrière…
Le parcours qu’il a franchi pour devenir, en 2020, maître d’enseignement en génie de la construction à l’ÉTS est une suite d’événements qui ont comme dénominateur commun le désir de réussir et d’aider les autres à en faire autant!
Le génie de la construction : une révélation
Après le cégep, Philippe Gatien est embauché à titre d’assistant en radiologie, dans un hôpital où sa tante travaille. Mis au défi par un de ses amis qui étudie à l’ÉTS, M. Gatien s’inscrit une année plus tard au Cheminement universitaire en technologie (CUT) qui lui donnera accès au baccalauréat en génie de la construction.
Cinq ans plus tard, soit en 2011, il obtient son diplôme de premier cycle de l’ÉTS. Après un stage chez Hydro-Québec, il se découvre une passion pour l’hydrologie et décide d’entreprendre une maîtrise en génie de la construction. Ses travaux portent alors sur l’étude de plusieurs modèles de prévision du débit d’une rivière.
« Il existe plusieurs modèles et tous ne donnent pas les mêmes résultats, ce qui peut compliquer les prises de décision lors de la construction d’un barrage, illustre Philippe Gatien. Dans mon mémoire, j’ai utilisé une technique pour ramener l’ensemble des prévisions pour n’en tirer qu’une seule, qui s’est avérée 9% plus précise et qui ne nécessite pas plus de puissance informatique qu’un téléphone portable! »
Une fois sa maîtrise en poche, il devient chargé de projets en 2015 chez Vinci Consultants, où il a l’occasion de se familiariser avec toutes les phases des projets en ingénierie urbaine, partant de l’offre de services à la surveillance des travaux, en passant par les étapes de la conception préliminaire et finale. «Comme l’entreprise était spécialisée en gestion des eaux pluviales et en technologies vertes, j’ai pu implanter des pratiques de gestion optimales (PGO) et les expliquer dans les cours que je donnais en parallèle à l’ÉTS», ajoute-t-il.
En 2018, il décide d’amorcer un projet de recherche de doctorat en génie de la construction à l’ÉTS, projet qui est actuellement en cours de réalisation. Le projet porte sur la modélisation thermique de l’eau de rivière par des approches novatrices, ainsi que l’effet des changements climatiques sur la température de l’eau sous la direction du professeur Richard Arsenault de l’ETS et la codirection du professeur André St-Hilaire de l’INRS.
Le sens de l’engagement et de la persévérance
Devenu maître d’enseignement en septembre 2020, M. Gatien était chargé de cours à l’ÉTS depuis 2011. Il y a donné différents cours, notamment sur la résistance des matériaux, la mécanique des fluides et thermodynamique, et en analyse des structures. Toutefois, ses débuts n’ont pas été faciles.
« Les premières évaluations de mon enseignement par les étudiantes et étudiants ont été brutales, admet-il. Je parlais trop vite et mon écriture au tableau était difficile à lire… Mais je savais que j’aimais enseigner et lors des sessions suivantes, je leur demandais de m’aider à m’améliorer et je me suis plutôt bien adapté.»
Tellement qu’en 2017, Philippe Gatien se voit remettre le Prix d’excellence du conseil d’administration de l’ÉTS à un chargé de cours.
Ce désir de s’améliorer se transpose aussi dans ses engagements au sein de la communauté. En 2009, il agit à titre de directeur bénévole de la Compétition québécoise d’ingénierie qui regroupe toutes les écoles et facultés de génie de la Belle province et qui attire quelque 180 étudiantes et étudiants. En 2012, il occupe la même fonction pour la compétition de génie civil pour les Jeux de Génie du Québec, un événement de haut calibre qui réunit plus de 500 personnes issues des différentes facultés d’ingénierie.
Mais l’un des faits d’arme dont Philipe Gatien est le plus fier est un événement charitable qu’il a créé en 2011 et qui se poursuit encore aujourd’hui. À l’époque, il se joint à l’Association de football mineur de Verdun à titre d’annonceur maison et il constate que plusieurs jeunes désespèrent de jouer devant des gradins vides. Pour leur donner l’occasion de vivre une journée magique, j’ai décidé d’organiser un événement simulant un match professionnel.
«J’ai lancé une invitation à mes collègues étudiants de l’ÉTS et nous étions une centaine à assister au match, relate-t-il. Parmi la foule, il y avait un technicien de son et lumière, les meneuses de claques des Alouettes assuraient la mi-temps, on remettait un trophée aux jeunes ainsi qu’une carte de football à leur effigie, grâce à un photographe qui avait une imprimante sur place, c’était magique! »
L’événement, intitulé «The Best Game Ever », se répète à chaque année depuis.
Ce sens de l’engagement et de la persévérance qui anime Philipe Gatien est le même qu’il applique dans son approche pédagogique. Toujours disponible pour ses étudiantes et étudiants, sa mission consiste surtout à « leur faire aimer l’école et à les aider à découvrir le domaine dans lequel il seront prêts à s’investir pour réussir».
Source :
Service des communications
ÉTS, 8 novembre 2021
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