La survie du caribou de la Gaspésie préoccupe la communauté scientifique depuis plusieurs années. Une étude cosignée par le professeur Martin-Hugues St-Laurent propose une nouvelle méthode de création de réseaux des aires protégées afin d’améliorer la préservation de cette espèce en voie de disparition. Les résultats des travaux de recherche viennent d’être publiés dans la revue PLOS ONE.
On retrouve le caribou de la Gaspésie dans les limites du Parc national de la Gaspésie, qui est une aire protégée de 802 km2. Or, la survie de cette espèce est compromise par le coyote et l’ours noir, des prédateurs qui prospèrent dans les jeunes coupes forestières près du parc. L’étude réalisée par le professeur St-Laurent et ses collègues Sarah Bauduin (Université Laval), Eliot McIntire (Ressources naturelles Canada) et Steve Cumming (Université Laval) présente un processus d’identification d’espaces à intégrer à un réseau d’aires protégées en se basant sur la situation du caribou de la Gaspésie.
« L’approche développée dans ce projet de recherche permet de cibler des habitats favorables à un échantillon représentatif de la biodiversité d’une région tout en considérant la connectivité fonctionnelle, soit la capacité des espèces à se déplacer entre des habitats protégés, mais aussi entre des aires protégées existantes et des aires protégées potentielles », explique le professeur St-Laurent.
Selon l’équipe de recherche, la méthode de création de réseaux des aires protégées est susceptible de contribuer au rétablissement du caribou de la Gaspésie. Alors qu’on dénombrait quelque 750 caribous dans les années 1950, la population actuelle de cet emblème du Parc national de la Gaspésie est d’environ 70 individus. Le caribou de la Gaspésie est désigné en voie de disparition depuis 2000 selon la Loi canadienne sur les espèces en péril.
La méthode de création de réseaux des aires protégées proposée par le professeur St-Laurent et ses collègues a été développée en tenant compte des effets potentiels des changements climatiques. « L’application de notre méthode de priorisation des aires protégées écologiquement représentatives et fonctionnellement connectées a permis d’identifier celles qui étaient les plus à même de répondre aux principaux critères suivant différents scénarios de changements climatiques, et ce, parmi un grand nombre d’aires protégées », précise le spécialiste en écologie animale.
L’article « Integrating functional connectivity in designing networks of protected areas under climate change: a caribou case-study » peut être consulté ici. « Nos résultats ont été transmis au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec. Nous croyons qu’ils pourraient contribuer au développement du réseau d’aires protégées du Québec au bénéfice de plusieurs espèces associées aux forêts peu perturbées avec, au premier rang le caribou de la Gaspésie », conclut le professeur St-Laurent.
Source :
Service des communications
UQAR, 5 octobre 2020
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