Le Comité de collaboration avec les Premiers Peuples, mis sur pied par la haute direction en 2021, s’est récemment rencontré à Uashat mak Mani-Utenam pour la première fois. Ce comité traduit la volonté de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) d’inscrire sa mission de recherche et d’enseignement à l’enseigne de la réconciliation et en phase avec les dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Fondée sur des valeurs d’équité, de réciprocité, de partage et de respect mutuel, cette mission vise entre autres à reconnaître l’apport des Premières Nations et des Inuits à la science en soutenant la convergence des systèmes de savoirs scientifiques et autochtones.
Lors de cette rencontre, les membres du comité ont discuté du positionnement actuel de l’INRS en matière de recherche et de formation avec les Premiers Peuples. Les discussions ont également porté sur les principaux enjeux à cibler de même que sur le rôle et le champ d’action du comité.
Un comité paritaire
Les membres sont nommés pour un mandat de deux ans et le comité est paritaire quant à la représentation autochtone et non-autochtone. Il est composé de Jacques Kurtness, professeur associé à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), de Nicole O’Bomsawin, enseignante au Collège Kiuna (Odanak) et docteure honoris causa de l’Université de Montréal, de Tanya Sirois, directrice générale du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, et de Marjolaine Thernish, directrice de l’Institut Tshakapesh.
Le directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau, agit à titre de président du Comité. Il collabore avec les professeures du Centre Urbanisation Culture Société (UCS) Carole Lévesque et Stéphane Guimont-Marceau, la professeure du Centre Eau Terre Environnement (ETE) Isabelle Laurion, et le professeur du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie (AFSB), Yves St-Pierre.
Le mandat du Comité
Les travaux de recherche menés à l’INRS reposent sur de nombreuses collaborations avec des instances et communautés autochtones urbaines ou territoriales, et mettent l’accent sur des thématiques définies de concert. Ces travaux résultent de liens étroits qui favorisent une gouvernance partagée du savoir et de ses multiples expressions. La prise en compte des systèmes de savoirs autochtones permet notamment d’atteindre une connaissance plus fine du territoire, de l’environnement et des enjeux sociétaux.
L’une des premières actions du comité a d’ailleurs été de proposer un programme de sensibilisation aux réalités autochtones au sein de l’INRS. Offert par le Réseau DIALOG et composé de deux modules, la première séance proposait d’informer les personnes inscrites des spécificités sociales et culturelles des Premiers Peuples. Le deuxième module s’adressait plus particulièrement aux membres du corps professoral, au personnel de recherche, aux membres de la communauté étudiante et aux stagiaires postdoctoraux qui interagissent avec des acteurs et actrices autochtones dans divers domaines.
Un processus de réconciliation basé sur la formation et l’éducation
Dès septembre 2019, la direction de l’INRS avait approuvé la mise sur pied de ce Comité afin de souligner son engagement à explorer de nouveaux champs de connaissances avec les Premiers Peuples. La formation et l’éducation occupent une place centrale dans le processus de réconciliation entre la société canadienne et québécoise et les peuples autochtones. La Commission de vérité et réconciliation du Canada (2007-2015) invitait d’ailleurs, dans ses appels à l’action, les établissements d’enseignement postsecondaire à intégrer les méthodes d’enseignement et les connaissances autochtones dans les salles de classe.
Originaire de Mashteuiatsh, une communauté territoriale localisée dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, ce professeur en psychologie explique qu’il est nécessaire de créer des passerelles entre les différentes réalités culturelles, entre autres par l’éducation et la reconnaissance de la pertinence des savoirs, de leur manière de vivre et de leur histoire. « Il ne faut pas voir l’autre et sa culture comme seulement un déficit à combler, un écart à rétrécir avec le standard extérieur de la société majoritaire (à assimiler), mais plutôt comme un être différent et semblable, un humain (innu) ayant une culture qui peut contribuer à l’humanité entière, ajoute monsieur Kurtness. Voilà une histoire de pêche qui peut nous mener loin, au-delà de sa rivière et son bassin naturel.»
Source :
Service des communications
INRS, 7 octobre 2021
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