Malgré des décennies de recherche sur la douleur chronique et son traitement, il est encore trop fréquent que les personnes qui vivent avec cette condition ne soient pas diagnostiquées ou qu'elles soient traitées de façon inadéquate au Québec comme ailleurs. Une professeure de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) pourra intensifier ses travaux afin que la douleur chronique puisse être mieux connue et surtout, mieux traitée. En effet, la professeure à l'Unité d'enseignement et de recherche (UER) en sciences de la santé et directrice du Laboratoire de recherche en épidémiologie de la douleur chronique de l'UQAT, Anaïs Lacasse, vient de se voir octroyer une des plus belles distinctions de recherche qu'un chercheur du domaine de la santé peut recevoir en début de carrière sur le plan provincial, soit le titre de Chercheur-boursier Junior 2 du Fonds de recherche du Québec – Santé (FQRS). Offerte en partenariat avec l'Unité de soutien à la Stratégie de recherche axée sur le patient (SRAP) du Québec, cette bourse salariale de 148 057 $ sur 2 ans lui permettra de se consacrer entièrement à ses recherches.
« De toute ma carrière, c'est de loin la distinction dont je suis la plus fière », mentionne la professeure Lacasse. Intitulé Mieux comprendre le traitement de la douleur chronique dans le contexte réel de la pratique clinique, le programme de recherche élaboré par la professeure Lacasse a comme objectif ultime d'identifier des pistes de solution en vue d'améliorer la façon dont les personnes atteintes sont prises en charge. Parmi les facteurs qui expliquent cette prise en charge sous-optimale, mentionnons la méconnaissance et les préjugés associés à la douleur chronique, le manque de formation des professionnels en santé, l'absence de traitements pharmacologiques totalement efficaces, le recours limité aux approches non pharmacologiques ainsi que le manque d'accessibilité aux cliniques spécialisées de douleur. Dans le cadre de son programme, la professeure Lacasse explorera trois axes de recherche complémentaires, soit : 1) les trajectoires de soins des patients souffrant de douleur chronique, 2) l'usage, les bénéfices et les risques des médicaments pour le traitement de cette condition, et 3) le jumelage et la validation de banques de données et d'instruments de mesure pour la recherche dans ce domaine.
La douleur chronique encore méconnue
Souvent définie comme une douleur qui persiste au-delà de 3 mois à 6 mois, la douleur chronique touche environ 20 % de la population générale adulte au Canada et ailleurs, soit 23 % des femmes et 16 % des hommes. Cette condition encore méconnue a des impacts sérieux sur le fonctionnement physique, le bien-être émotionnel et la qualité de vie de ceux et celles qui en souffrent et de leur entourage, d'où l'importance d'accentuer la recherche. Du point de vue du fardeau sociétal, la douleur chronique coûterait plus cher que les maladies du cœur, le diabète ou le cancer.
À propos du programme de bourses du FRQS
L'objectif du Programme de bourses Chercheur-boursiers Junior 2 – volet Clinique épidémiologique du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) est de faciliter le recrutement de chercheurs et de chercheuses qualifiés qui désirent entreprendre ou poursuivre une carrière de chercheur ou chercheuse autonome dans le domaine de la santé humaine. Le FRQS veut ainsi favoriser la continuité dans les activités de recherche et assurer la disponibilité d'une main-d'œuvre scientifique de haut calibre.
À propos de la professeure Anaïs Lacasse
Directrice de la maîtrise et du doctorat recherche en sciences de la santé, Anaïs Lacasse est professeure à l'UQAT depuis 2009. Elle dirige le Laboratoire de recherche en épidémiologie de la douleur chronique, financé par la Fondation de l'UQAT en partenariat avec la Pharmacie Jean-Coutu de Rouyn-Noranda et Glencore - Fonderie Horne. La professeure Lacasse collabore activement à deux réseaux de recherche provinciaux du FRQS, soit le Réseau québécois de recherche sur la douleur (RQRD) et Réseau québécois de recherche sur les médicaments (RQRM).
Source :
Service des communications
UQAT, 4 juin 2020
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