Le temps où les ressources matérielles et financières étaient garantes de performance est révolu. Aujourd’hui, les bonnes idées valent leur pesant d’or et de plus en plus de recruteurs mettent de l’avant la créativité parmi leurs critères de recherche.

En entreprise, on estime que la créativité peut améliorer de 10 % l’efficacité de la prise de décision stratégique. Elle donne des avantages concurrentiels quantifiables, alimente l’innovation et permet de meilleures stratégies. Il n’est donc pas surprenant que les entrepreneurs s’arrachent les travailleurs créatifs.
« Demander de la créativité à ses candidats, c’est bien. Mais les employeurs savent-ils eux-mêmes ce que ce mot signifie ? » s’interroge toutefois David Crête, professeur de marketing et de communication marketing intégrée à l’École de gestion de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Car bien que la créativité soit étudiée depuis trois décennies, les chercheurs ne s’entendent pas encore sur sa définition, dit M. Crête qui remarque aussi que l’innovation et la créativité, pourtant deux étapes distinctes du processus de création, sont souvent confondues. La créativité, explique-t-il, c’est la génération d’idées nouvelles et utiles – le fameux brainstorming, par exemple. Ensuite vient la promotion de l’idée, lorsqu’on tente de la faire valoir auprès de ses pairs. L’innovation n’arrive qu’après, lorsqu’on implante l’idée. « Et c’est là, au moment de passer à l’action, que le bât blesse ! » assure le professeur. La concrétisation de tout ce foisonnement d’idées demeure le grand défi. « Dès qu’on parle d’argent, de chiffre d’affaires, de plan marketing, le sujet devient beaucoup moins sexy », ironise-t-il. La preuve ? Dans un récent sondage de la firme internationale de consultation en gestion McKinsey, 84 % des cadres mentionnaient que l’innovation était leur priorité. Et 94 % de ceux-là se disaient, du même souffle, insatisfaits des résultats.
Source :
Bulletin de la recherche
Octobre 2016, p. 9-10.