Diplômé du baccalauréat en biologie de l’UQAR en 1984, Jacques Brodeur est l’un des chefs de file mondiaux dans le domaine de la lutte biologique. Zoom sur un grand biologiste de chez nous.

Son laboratoire, à l’Institut de recherche en biologie végétale (issu d’un partenariat entre la Ville de Montréal et l’Université de Montréal), est situé en plein cœur d’un des plus beaux jardins du monde : le Jardin botanique de Montréal. Entouré d’une multitude d’espèces végétales, d’insectes en tous genres, de botanistes, d’étudiants et de 12 autres professeurs, il y mène des travaux pour développer des alternatives écologiques aux pesticides. Utilisée notamment en agriculture, la lutte biologique consiste à libérer dans l’environnement des organismes vivants comme des insectes prédateurs et parasites, des champignons, des virus ou des bactéries, pour combattre des infestations d’insectes ravageurs, tels que des pucerons ou des chenilles.
Éliminer les pesticides, un parasite à la fois!
En lien avec ses recherches sur la lutte biologique, il se penche sur les relations hôtes/parasites. Par exemple, il travaille depuis 2008 sur un phénomène surprenant où une coccinelle devient, contre son gré, la garde du corps d’une larve de guêpe. Cette guêpe injecte un virus à la coccinelle qui la paralyse au-dessus de son cocon. Les couleurs vives de la coccinelle éloignent ainsi les prédateurs de la larve. « Dans ce cas, le parasite (la guêpe) arrive à exploiter son hôte (la coccinelle) à son propre bénéfice afin d’assurer sa survie. Il prend le contrôle du cerveau de la coccinelle pour en faire son alliée », explique-t-il. « Notre monde est dominé par les parasites. Malgré tout, ils demeurent encore méconnus, surtout quant à leur potentiel dans la lutte biologique ».
Source :
Marie Michelle Pineault
UQAR-Info
3 décembre 2015