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CHSLD : une situation qui ne date pas d'hier, rappelle François Aubry

En cette période de pandémie, des membres de la communauté de l’UQO contribuent à la lutte contre la COVID-19 sous tous ses aspects. Aujourd’hui, nous vous présentons le professeur François Aubry, sociologue et gérontologue au Département de travail social qui a accordé de nombreuses entrevues sur la situation dan les CHSLD au Québec.

La crise de la COVID-19 a exposé au grand jour les problèmes dans plusieurs Centre hospitaliers de soins de longue durée (CHSLD) du Québec. Et depuis le début de cette pandémie, le professeur François Aubry, sociologue et gérontologue au Département de travail social, a accordé plusieurs entrevues. Les problèmes dans les CHSLD ne datent pas d’hier, a-t-il rappelé, mais la pandémie les a mis de l’avant comme jamais auparavant.       

Le professeur François Aubry à l’émission Sur le vif du 19 mai 2020 

En plus des entrevues, le professeur Aubry vient de publier un livre intitulé Les organisations de soins de longue durée : Points de vue scientifiques et critiques, un ouvrage qu’il cosigne avec deux autres chercheurs de l’Université de Sherbrooke et de l’Université de Montréal. 

Ces organisations sont depuis longtemps l’objet de vives critiques, notamment dans les médias, à cause du manque de main-d’œuvre, de services déficients aux résidents ou de la faible qualité des infrastructures. Avec la crise de la COVID-19 subie en 2020, ces critiques semblent trouver, de façon tragique, toute leur justification.

François Aubry consacre depuis plusieurs années ses recherches sur les soins aux personnes âgées et sur les conditions de travail des préposés aux bénéficiaires dans les organisations de soins de longue durée.

Le problème s’est particulièrement accentué ces dernières années, explique le professeur Aubry. Cité dans un récent reportage dans la CBC, il souligne que trois facteurs peuvent expliquer pourquoi c’est si difficile de recruter et de garder des employés dans les CHSLD. Seulement 36 % de ces employés restent en poste plus de cinq ans.

Les trois facteurs cités par François Aubry sont : les salaires, la précarité d’emploi et la charge de travail. Dans les CHSLD publics, le salaire de base est de 20,55 $ l’heure jusqu’à un maximum de 22,35 $, tandis que les employés des centres privés ont souvent le salaire minimum de 13 $ l’heure.

Quant à la précarité d’emploi, seulement le tiers des employés dans les centres de soins de longue durée ont un poste stable et à temps plein. La charge de travail, elle, ne cesse d’augmenter et les employés sont responsables de plus en plus de patients. Seulement 36 % des employés des résidences pour aînés demeurent en poste plus de cinq ans, selon les recherches du professeur Aubry.

Ce dernier a également été cité dans un récent article du Montreal Gazette.  « Nous savions déjà avant la pandémie de la COVID-19 qu'il y avait un gros problème de personnel, donc nous ne devrions pas être surpris que ce soit bien pire maintenant », a expliqué François Aubry au quotidien.

Selon lui, une hausse salariale ne sera pas la seule solution au problème de recrutement dans les CHSLD. Le gouvernement doit également se pencher sur la question de la précarité des emplois, les blessures que subissent les employés et le ratio résidents-employés.

Article du Montreal Gazette

Reportage de la CBC

Entrevue Journal Métro Montréal

 

Source :
Service des communications
UQO, 21 mai 2020

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