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COVID-19: un guide pour les parents

Illustration: Geneviève Beaulieu-Pelletier

Deux professeurs publient un guide pour expliquer la COVID-19 aux enfants et mieux gérer les impacts psychologiques du confinement.

Pourquoi l’école est fermée? Pourquoi on ne peut plus voir des amis? Pourquoi on ne peut pas aller au cinéma? Pourquoi le livreur de pizza portait un masque? La situation exceptionnelle que nous vivons tous en cette période de confinement génère son lot de questions de la part des enfants. «On l'a vu sur les réseaux sociaux et je l'ai constaté dans mon entourage, plusieurs parents se demandent comment expliquer la COVID-19. En fait, on veut surtout savoir jusqu'à quel point on doit expliquer la situation», souligne la professeure associée du Département de psychologie Geneviève Beaulieu-Pelletier. En collaboration avec son collègue Frédérick Philippe, elle a élaboré un guide intitulé Parler du COVID-19 aux enfants - Gérer les impacts psychologiques

Mis en ligne le 15 mars dernier, ce guide offre des trucs afin que les parents puissent expliquer, rassurer, relativiser, imager la situation et redonner un sentiment de contrôle aux enfants sur les événements qui les bousculent. «Nous avons tous à composer avec des sentiments d'impuissance et d'insécurité, car on ne sait pas ce qui s'en vient, note Geneviève Beaulieu-Pelletier. L'objectif du guide est surtout de conseiller aux parents d'accueillir les différentes émotions de leurs enfants et de répondre aux questions uniquement s'ils se sentent à l'aise de le faire, avec un vocabulaire approprié à l'âge de leur enfant.» Ainsi, même si le guide emploie une métaphore de petites voitures transportant le virus d'une voiture à l'autre, il pourrait aussi être utilisé pour entamer des discussions avec de jeunes adolescents. «L'important est d'utiliser des images adaptées à l'âge de chacun», précise la psychologue.

Deux points essentiels

Une semaine après la fermeture des écoles, nous sommes encore dans une phase d'anxiété où l'on absorbe les mesures qui ont été mises en place et où l'on tente de se réorganiser au quotidien, poursuit la professeure. «Pour l'instant, je crois qu'il y a deux points essentiels à surveiller comme parents. Il faut d'abord faire la distinction entre nos angoisses d’adultes – impuissance, soucis matériels ou craintes de scénarios catastrophiques – et celles de nos enfants – chamboulements de routines et pertes de repères. Cela nous permettra d’être plus attentif à leurs besoins réels. L'autre aspect, c'est de tenter de limiter leur exposition aux médias et aux conversations entre adultes sur la pandémie. L'enfant qui joue à nos côtés absorbe beaucoup des propos échangés et de la charge émotionnelle des adultes.»

Geneviève Beaulieu-Pelletier et Frédérick Philippe travaillent à la traduction anglaise de leur guide. «Dans trois ou quatre semaines, il est probable que les problématiques soient différentes, ajoute la chercheuse. Nous aurons sans doute à travailler sur les répercussions de l'isolement, telles que l'apparition de symptômes dépressifs. Si les besoins se font sentir, nous bonifierons notre guide ou nous en produirons un nouveau.»

Source :
Service des communications
UQAM, 21 mars 2020

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