
Le 19 novembre, le Cercle canadien recevait Pierre Dumouchel, directeur général de l’ÉTS. Devant plus de 200 représentants du monde des affaires et du milieu de l’enseignement, M. Dumouchel a livré un vibrant plaidoyer sur l’importance du génie et de l’audace pour l’avenir du Québec, et conséquemment sur la nécessité de doter les écoles et facultés de génie d’un meilleur financement.
Le directeur général a sensibilisé l’auditoire aux grands défis qui touchent l’ÉTS, et par le fait même le milieu des affaires et de l’industrie.
Combler le manque d’ingénieurs
Selon Ingénieurs Canada, 95 000 ingénieurs ont pris ou prendront leur retraite entre 2015 et 2020. Au Québec, il manque déjà des dizaines de milliers d’ingénieurs.
La demande pour des stagiaires de l’ÉTS est forte et plusieurs offres de stage ne trouvent pas preneurs faute d’un nombre suffisant d’étudiants. En 2016-2017, l’École a reçu 6000 offres de stage de l’industrie, mais n’a pu en combler que 3600.
« Les pays les plus innovants comme la Corée du Sud, l’Allemagne et les pays scandinaves ont tous des taux de diplomation en génie supérieurs. Pour rattraper ce retard et se positionner sur le plan de l’innovation, il faudrait que l’ensemble des facultés de génie du Québec rehaussent de 25 % leur taux actuel de diplomation », a expliqué le directeur général.
Et l’enjeu n’est pas seulement quantitatif. Il est aussi qualitatif. Les ingénieurs de demain doivent non seulement maîtriser les compétences traditionnelles, mais aussi les nouvelles compétences que cherchent les entreprises. Des compétences liées à la créativité, au sens de l’innovation, à la capacité à travailler en équipe transdisciplinaire et au sens de l’entrepreneuriat.
« Les programmes d’études de l’ÉTS ont évolué sur une base constante afin de conserver toute leur pertinence pour le milieu industriel, a indiqué Pierre Dumouchel. Il faut savoir faire preuve d’audace et même anticiper de quoi sera fait le futur afin d’attirer les meilleurs chercheurs, comme les meilleurs professeurs et étudiants. »
Intéresser plus de femmes au génie
La faible présence de femmes en génie et en sciences est un autre enjeu important. Les entreprises qui accueillent une plus grande diversité et qui accueillent plus de femmes sont mieux gérées. Ces entreprises font davantage de profits et sont plus innovantes.
En 2016, les femmes représentaient 20 % de l’ensemble des étudiants inscrits à des programmes de baccalauréat en génie au Canada. Une proportion qui augmente seulement de 1 % par année depuis 2008. À l’ÉTS, on retrouve 15 % d’étudiantes.
« C’est trop peu, et l’augmentation du nombre d’étudiantes et de professeures est maintenant une priorité pour nous. L’École veut aider l’Ordre des ingénieurs du Québec à atteindre son objectif de 30 % de femmes en génie en 2030. »
Stimuler l’entrepreneuriat
Le troisième objectif de l’ÉTS est de stimuler l’entrepreneuriat technologique. Les nouvelles entreprises technologiques génèrent des bénéfices socio-économiques plus élevés et créent plus d’emplois. De nos jours, ce sont les entreprises qui proposent des technologies de rupture qui se taillent une place de choix. Comme par exemple Kinova, une entreprise d’un diplômé de l’ÉTS créée il y a 12 ans, qui est maintenant un chef de file mondial en robotique pour les personnes en perte d’autonomie.
L’ÉTS inclut maintenant des cours d’entrepreneuriat dans ses programmes. Aussi, les étudiants de l’ÉTS et d’ailleurs qui ont des idées audacieuses peuvent bénéficier de la synergie présente sur le campus de l’École et dans le Quartier de l’innovation en lançant leur entreprise au Centech, le Centre d’entrepreneurship technologique de l’ÉTS.
Financement des écoles et facultés de génie
L’ÉTS est prête à relever ces défis et à former les ingénieurs de demain. Elle veut contribuer à concevoir les prochaines technologies de rupture et rester à l’écoute des besoins de l’industrie.
« Mais pour cela, a plaidé son directeur général, il faut des professeurs qualifiés, des équipements et des laboratoires à la fine pointe, et des investissements en recherche pour soutenir les étudiants de maîtrise et de doctorat. »
Le gouvernement québécois a mis en œuvre il y a quelques années une réforme du financement de l’enseignement supérieur qui a eu pour effet de pénaliser le secteur du génie. Cette situation est très préoccupante pour les écoles et facultés de génie, mais également pour toutes les organisations qui ont besoin d’ingénieurs et de partenaires en recherche.
« Il faut trouver une solution permanente au problème structurel de financement des écoles et facultés de génie afin de recruter plus d’étudiants et d’étudiantes et stimuler l’entrepreneuriat. L’ÉTS veut poursuivre sa mission, consolider sa contribution au développement économique des entreprises, et mettre le génie et l’audace au service de l’avenir du Québec », a conclu Pierre Dumouchel.
Pour information :
Sébastien Langevin
Conseiller en communication - ÉTS
514 396-8427
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