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Favoriser la résilience

2016-09-20

Au Québec, une femme sur cinq et un homme sur dix ont été victimes d'abus sexuel avant l'âge de 18 ans, révèlent les études les plus récentes. «Il s'agit d'un important problème de santé publique, souligne la professeure du Département de sexologie Martine Hébert. Plusieurs conséquences graves sont associées aux abus sexuels subis durant l'enfance et l'adolescence: détresse psychologique, dépression, problèmes de dépendance à l'alcool et aux drogues, criminalité, tendances suicidaires, etc.  Les enfants et les adolescents ayant été victimes d'agression sexuelle risquent aussi de vivre d'autres formes de traumatismes, que ce soit à l'école ou dans leurs relations amoureuses.» 

La chercheuse, qui est cotitulaire de la Chaire interuniversitaire Marie-Vincent sur les agressions sexuelles envers les enfants, a obtenu en juillet dernier une subvention de plus de 750 000 dollars dans le cadre du nouveau programme Fondation des Instituts de recherche en santé du Canada  (IRSC). Grâce à ce financement, elle dirigera au cours des sept prochaines années une recherche intitulée Uncovering Pathways to Recovery and Optimizing Treatment for Child and Adolescent Victims of Sexual Abuse. «Ce concours des IRSC est très compétitif, dit Martine Hébert. Parmi les 910 demandes de subvention soumises à travers le pays, 120 seulement ont été acceptées.»

Comprendre les trajectoires

Le projet vise d'abord à documenter l'évolution des enfants qui ont vécu une agression sexuelle. «En collaboration avec plusieurs centres d'intervention spécialisés, nous allons suivre pendant trois ans une cohorte de 300 enfants, explique la professeure. Nous allons également démarrer une étude auprès d'adolescents – filles et garçons – qui bénéficient de divers services dans les régions de Montréal et de Gatineau.»

Il est important de comprendre les différentes trajectoires des enfants et des adolescents ainsi que les facteurs pouvant influencer leur rétablissement, insiste Martine Hébert. «Certains enfants agressés sexuellement s'en tirent mieux que d'autres ou sont davantage capables de composer avec le traumatisme, observe-t-elle. Les profils très diversifiés des victimes ne révèlent pas l'existence d'un syndrome unique. Pour orienter chaque enfant vers l'intervention la mieux adaptée à ses besoins, on doit évaluer l'importance des facteurs personnels (les stratégies d'adaptation de chacun, par exemple), et familiaux (appui des parents, degré de cohésion et de conflit).»

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Source :
Claude Gauvreau
Actualités UQAM, 19 septembre 2016

 

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Mise à jour: 23 mars 2023