Un nouveau projet de recherche, Accès au droit et à la justice (ADAJ), le plus important du genre au Canada, a vu le jour récemment. Ce projet a été mis sur pied par un consortium regroupant 42 chercheurs, dont 6 de l'UQAM, provenant de 9 universités et 44 partenaires du monde de la justice. Le professeur Pierre Noreau, de la Faculté de droit de l’Université de Montréal, est le directeur scientifique du projet.

Les travaux du consortium se déploieront dans 20 chantiers de recherche, chacun comportant différents projets-pilotes, et se poursuivront sur une période de six ans. Les chantiers aborderont des problèmes auxquels la justice et les citoyens sont confrontés aujourd’hui: la multiplication des citoyens qui se représentent seuls devant les tribunaux, l'incompréhension du langage juridique, le développement des pratiques de médiation et de conciliation, la compensation du justiciable par recours collectif, la méfiance du citoyen vis-à-vis des praticiens de la justice. Chaque chantier mettra à contribution l'expertise des chercheurs universitaires et les connaissances des acteurs du système de justice.
L'objectif central est de remettre le citoyen au cœur du système juridique. «Trop de citoyens n'ont pas accès au système de justice et quand c'est le cas, le processus est long, coûteux et difficile», souligne la professeure du Département des sciences juridiques Emmanuelle Bernheim, qui est membre du comité scientifique du projet ADAJ. «Un autre objectif, poursuit-elle, consiste à changer la culture juridique et judiciaire, laquelle est peu axée sur l'utilisation de données issues de la recherche. Ces dernières peuvent servir d'indications sur la voie à prendre pour améliorer l'accès au système judiciaire.»
Bénéficiant d’une subvention de 2,5 millions de dollars du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le projet ADAJ a également reçu 1,4 millions de dollars de différents partenaires.
Source :
Claude Gauvreau
Actualités UQAM, 5 octobre 2016