Éliminer la pauvreté dans un quartier donné, réduire le taux de décrochage dans une école, faire travailler des personnes souffrant d'un handicap…Voilà autant de missions sociales que des fondations philanthropiques – privées, publiques ou communautaires – appuient dans différentes régions du pays. En 2013, les 150 fondations canadiennes les plus importantes (voir encadré) ont versé des dons à des organismes œuvrant principalement dans les domaines de l'éducation et de la recherche, des services sociaux et de la santé, des arts et de la culture, des activités internationales ainsi que du développement et du logement.

Quel sont les fondements de l'action philanthropique? Quels sont les rouages des fondations donatrices? Quel est leur impact social? Ces questions seront au cœur des travaux du Laboratoire montréalais de recherche sur la philanthropie canadienne, lancé en juin dernier à l'UQAM. Codirigé par les professeurs Jean-Marc Fontan, du Département de sociologie, et Peter Elson, de l'Université de Victoria, le Laboratoire regroupe une dizaine de chercheurs canadiens, québécois, américains et européens. Il a mis sur pied un programme de recherche d'une durée de trois ans, financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH) ainsi que par quatre partenaires: la Fondation publique Trillium – soutenue par le gouvernement ontarien –, Fondations philanthropiques Canada (FPC), Fondations communautaires du Canada (FCC) et Institute for Community Prosperity.
FPC est un organisme parapluie regroupant des fondations privées, dont les conseils d'administration sont formés majoritairement de personnes représentant les intérêts d'une famille ou d'une entreprise. FCC vise, pour sa part, à soutenir des communautés données avec des fonds provenant de donateurs ou de mécènes.
Le Laboratoire a créé quatre groupes de travail qui se pencheront sur des thématiques particulières: les rapports entre la philanthropie et l'État au Canada; la fiscalité et la gouvernance; les modalités de collaboration entre les fondations et entre celles-ci et les groupes de la société civile; la philanthropie internationale. «Peu de chercheurs au Québec et au Canada ont fait de la philanthropie leur champ principal de recherche, note Jean-Marc Fontan, qui est aussi titulaire de la Chaire stratégique de recherche sur la méthodologie et l'épistémologie de la recherche partenariale. Nous collaborerons avec les fondations pour mieux comprendre de l'intérieur l'univers philanthropique, qui est particulièrement diversifié. L'un des objectifs de la recherche est justement d'amener les fondations à réfléchir sur leur identité spécifique.»
Source :
Claude Gauvreau
ACTUALITÉS UQAM
3 décembre 2015