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Garder le cap sur la saine alimentation

Annie Julien, professeure au Département des sciences de l’activité physique, et Liette St-Pierre, professeure au Département de sciences infirmières.

L'alimentation est l’une des sphères de la vie quotidienne qui est présentement sensiblement touchée par la pandémie et les mesures de confinement. Comment maintenir de saines habitudes alimentaires en étant à proximité du garde-manger, alors que tout est à portée de main ? Comment planifier plus judicieusement les visites à l’épicerie ? Annie Julien, professeure suppléante au Département des sciences de l’activité physique, et Liette St-Pierre, professeure au Département des sciences infirmières de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), livrent des trucs simples mais efficaces pour aider les familles à affronter les semaines à venir.

 La routine : source de réconfort

D’entrée de jeu, Annie Julien, qui poursuit ses études doctorales en psychologie, recommande le maintien d’un horaire régulier et d’une routine quant à la planification, la préparation et la tenue des repas. Il est vrai que les gens, dans un contexte de confinement, sont plus souvent à la maison. Ils n’en sont toutefois pas moins occupés.

Plusieurs doivent s’adapter au télétravail, tout en supervisant les enfants qui ne fréquentent plus l’école. D’autres prêtent main-forte à des gens plus âgés dans leur entourage, en faisant notamment les courses ou en cuisinant pour eux.

L’idée de prévoir un moment dans la semaine où on réalise la planification hebdomadaire des repas est aussi judicieuse qu’à l’habitude, voire plus. La rigueur est en plus une source de réconfort et amène un sentiment de contrôle de la situation.

« Tout d’abord, il faut inventorier ce que nous avons déjà à la maison. On s’assure d’avoir les bases à portée de main dans le garde-manger ou au congélateur. En temps normal, on mise beaucoup sur des produits frais, mais présentement, les légumes et fruits surgelés, de même que certaines conserves, peuvent être de bonnes alternatives. Ensuite, il faut planifier nos repas de la semaine à venir avant de faire nos achats. C’est important de limiter le plus possible nos allées et venues à l’épicerie », précise Annie Julien, dont la thèse, dirigée par les professeures Liette St-Pierre du Département de sciences infirmières et Marie-Claude Rivard du Département des sciences de l’activité physique, porte sur le thème des saines habitudes de vie et leur impact sur la motivation et la réussite scolaire.

Une fois que les provisions pour la semaine ont été achetées, on arrête un moment précis pour se donner une longueur d’avance. Par exemple, s’il y a déjà des crudités lavées et coupées dans le réfrigérateur, ce sera plus facile d’inciter petits et grands à opter pour ce type d’aliments lors d’une fringale de mi-journée. Des repas peuvent aussi être préparés à cette occasion.

Impliquer tous les membres de la famille

La professeure Julien, également maman de deux adolescents, encourage les parents à impliquer toute la famille dans la planification et la préparation des repas. Grâce à un plan d’action clairement établi, on se pose moins de questions une fois la semaine entamée et chacun peut faire sa part.

À ceux qui ont des réserves par rapport aux capacités des jeunes, cette ancienne enseignante au secondaire à l’École Chavigny répond que plusieurs ont déjà acquis des notions dans leur milieu scolaire. « Bon nombre d’écoles offrent maintenant des ateliers culinaires et les enfants vont réellement impressionner leurs parents. En 2016, j’ai mis sur pied un laboratoire culinaire au sein de mon école et j’étais étonnée par l’intérêt des élèves à l’égard de l’alimentation et des saines habitudes de vie », affirme-t-elle avec conviction.

À ce jour, on ne sait pas combien de temps les mesures de confinement devront être appliquées. L’entraide au sein de la famille est donc des plus importantes. Le partage des tâches dégage les parents et amène les enfants et les adolescents à développer leur autonomie et à se sentir utiles. Les grands frères ou grandes sœurs sont en mesure d’aider les plus jeunes à développer certaines compétences sous une supervision attentive.

Grand-maman peut même partager une de ses recettes secrètes et encadrer la réalisation du projet grâce aux médias sociaux et à une tablette électronique. On fait alors d’une pierre deux coups : préparer un mets savoureux que toute la famille apprécie et briser l’isolement vécu par une personne âgée en période de confinement.

Apprendre en préparant les repas

La professeure Liette St-Pierre suggère par ailleurs de transformer la préparation des repas en occasion d’apprentissage. « Pour réaliser une recette, on doit d’abord la lire. Il y a aussi les unités de mesure à apprivoiser. Ensuite, on laisse les jeunes établir leur structure, leur stratégie de réalisation : préparer l’aire de travail, rassembler les ingrédients, inventorier les instruments nécessaires, etc. C’est une réelle occasion de développer des compétences transversales », souligne-t-elle.

« Il faut garder en tête que tôt ou tard, les jeunes quitteront le nid familial pour aller en appartement. Il n’est jamais trop tôt pour favoriser le développement de leur autonomie, tout en restants ouverts à la créativité dont ils font preuve », ajoute Mme St-Pierre. Puis, elle suggère de s’enlever toute forme de pression en s’autorisant à cuisiner simplement : « Des légumes cuits à la vapeur, une tomate coupée en morceaux, c’est simple, c’est rapide et c’est bon. »

Enfin, les professeurs St-Pierre et Julien insistent sur le fait qu’en plus d’une alimentation équilibrée et variée, la pratique régulière d’activité physique et un bon sommeil sont des alliés précieux pour le maintien des saines habitudes de vie en cette période qui bouscule, il faut le dire, notre équilibre.

Ressources à consulter :

La liste d’épicerie et recettes en mode quarantaine

Dossier spécial covid-19 sur l’alimentation

Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec : questions et réponses à l’intention des consommateurs

Agence canadienne d’inspection des aliments

Source :
Service des communications
UQTR, 7 avril 2020

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