Un artiste qui a failli étudier la physique plutôt que les arts plastiques et un ingénieur qui aurait pu être musicien imaginent des créations décoiffantes.
Il y a quelques années, le couloir souterrain reliant les deux pavillons principaux de l’École de technologie supérieure (ÉTS) était plutôt morne. Mais depuis deux ans, aux conduits d’aération et autres tuyaux apparents se sont ajoutés des tubes lumineux qui s’animent au gré de l’achalandage. Les passants peuvent aussi accélérer les flux colorés en soufflant dans un microphone installé au mur. Une toute nouvelle ambiance !

Baptisée Circuit de Bachelard, cette œuvre d’art est le fruit d’une collaboration entre Jean Dubois, artiste et professeur à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et Ghyslain Gagnon, professeur au Département de génie électrique de l’ÉTS. Elle était d’ailleurs en lice à la remise des prix de la Media Architecture Biennale 2016 de Sydney, en Australie.
L’étonnant duo est né lorsque le professeur Gagnon a assisté à une présentation de Jean Dubois, à l’ÉTS en 2010, où l’artiste décrivait ses projets de recherche en art. « Ça m’a donné envie de l’aider à pousser sa création plus loin en le dotant de technologies avan- cées, dit Ghyslain Gagnon qui a déjà songé à faire carrière en musique. Un nouveau champ de recherche s’ouvrait à moi. »
Les spécialités de l’ingénieur – traitement de signal, microélectronique et intelligence artificielle – permettent de réaliser des œuvres interactives des plus originales. Avec Tourmente, par exemple, une œuvre de Dubois qu’on a pu voir notamment au Musée d’art contemporain de Rome, en Italie, et au Aotea Centre d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, le spectateur fait voler les cheveux des personnes sur un écran géant en soufflant dans le micro de son propre cellulaire, après avoir composé un numéro de téléphone affiché
Source :
Bulletin de la recherche
Octobre 2016