Simon Bélanger passe une bonne partie de son temps en bateau, au large de Rimouski. Mais il prend aussi de la hauteur pour observer le fleuve. Directeur du Laboratoire d’optique aquatique et de télédétection de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), il surveille le Saint-Laurent grâce aux images captées depuis les satellites. « On sait que la couleur de l’eau change en fonction des constituants. La télédétection permet de déduire la richesse en sédiments, matières organiques et en phytoplancton des eaux », explique-t-il.

Photo : Gabriel Ladouceur (https://gablad.myportfolio.com/)
C’est cette « signature spectrale » de l’eau, qui diffère selon l’activité biologique et les écosystèmes, que le chercheur compare aux données du terrain. « Entre 90 % et 100 % de la lumière qui arrive dans les océans est absorbée par la colonne d’eau, poursuit-il. Il y a donc très peu de lumière rétrodiffusée, mais cette réflectance captée par les satellites donne de nombreuses indications sur la santé de l’océan. » Par exemple, la chlorophylle du phytoplancton absorbe la lumière rouge ; la composition de la lumière réfléchie permet donc de déduire le niveau de productivité du phytoplancton.
L’équipe de l’UQAR travaille de près avec Pêches et Océan Canada. « Le Ministère a mis en place un système de monitorage de l’eau au large de Rimouski grâce à des bouées qui mesurent la température, la salinité, etc., ajoute Simon Bélanger. Il y a aussi des capteurs optiques, et nous utilisons leurs données pour valider les informations des satellites et affiner les méthodes de télédétection. » De quoi se préparer à faire le décryptage des données des satellites Sentinel-3, dont la mise en orbite est prévue entre 2015 et 2017 par l’Agence spatiale européenne, et qui sont destinés à la surveillance de l’environnement.
Un dossier réalisé par Marine Corniou.
Source :
La recherche dans le réseau de l’Université du Québec
Volume 5, no 2, p. XV.