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Le cancer dans la mire

2018-04-19
Cyndia Charfi, chercheuse post-doctorale à la Chaire, cultive des cellules souches pré-adipocytaires. Photo: Nathalie St-Pierre

Dans un laboratoire du pavillon de Chimie et Biochimie de l'UQAM, Cyndia Charfi (Ph.D. biologie, 14), chercheuse post-doctorale à la Chaire en prévention et traitement du cancer, cultive des cellules souches pré-adipocytaires. On soupçonne les adipocytes – les cellules servant à stocker les gras dans le corps et formant le tissu adipeux – de contribuer au développement de certains cancers. «Comprendre les mécanismes impliqués dans la maturation des cellules adipeuses et élaborer de nouvelles stratégies de ciblage plus efficaces des processus liés à l'obésité pourraient prévenir le développement de certains cancers, dont le cancer du sein», affirme Borhane Annabi, professeur au Département de chimie et titulaire de la Chaire.

«Selon des données provenant des Centres de contrôle et de prévention des maladies  (CDC) américains, 40% des cancers détectés aux États-Unis en 2014 étaient directement liés au surpoids», indique son collègue, le professeur émérite du Département de chimie Richard Béliveau, fondateur et directeur scientifique de la Chaire. «C'est plus que le tabagisme!»

On ne cerne pas encore avec exactitude les liens entre le tissu adipeux et la prolifération des cellules cancéreuses, mais la recherche sur ce sujet a énormément progressé au cours des dernières années. Les chercheurs de la Chaire en prévention et traitement du cancer font partie de ceux qui tentent d'élucider ces mécanismes complexes.

« Un état obésigène favorise l'installation d'un microenvironnement inflammatoire propice à la prolifération des cellules tumorales. »

Borhane Annabi,
professeur au Département de chimie et titulaire de la Chaire en prévention et traitement du cancer

«Un état obésigène favorise l'installation d'un microenvironnement inflammatoire propice à la prolifération des cellules tumorales, explique Borhane Annabi. Sachant que les polyphénols, des composés chimiques présents dans certains aliments anticancer (le resvératrol du raisin, l'épigallocatéchine-gallate du thé vert, le sulforaphane du brocoli, la delphinidine du bleuet, le curcuma et d'autres) contribuent à contrecarrer ces phénomènes inflammatoires, nous avons voulu aller un peu plus loin.»

Découverte de récepteurs spécifiques

À la Chaire, une dizaine de chercheurs possédant des expertises complémentaires travaillent actuellement sur différents volets de ce programme de recherche. Ensemble, ils ont découvert certains des mécanismes par lesquels ces composés parviennent à inhiber les processus inflammatoires associés au développement tumoral en ciblant des récepteurs spécifiques à la surface des adipocytes matures, mais aussi des cellules cancéreuses. Dans ces recherches, qui en sont encore au stade expérimental, c'est le curcuma qui, jusqu'à maintenant, affiche les meilleures performances.

Grâce à la découverte de ces récepteurs, la même molécule anticancéreuse qui a été étudiée pour ses bienfaits dans l'alimentation – ou un médicament chimiothérapeutique conventionnel – pourrait avoir des effets cytotoxiques destructeurs sur les cellules adipeuses impliquées dans le développement de certains types de cancer: ovaire, sein, endomètre et colorectal. «C'est l'originalité de la technologie que nous sommes en train de développer: elle permet de reconnaître ces récepteurs et d'utiliser la capacité des cellules à internaliser nos conjugués cytotoxiques», dit Borhane Annabi.

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Source :
Marie-Claude Bourdon
UQAM, 17 avril 2018

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Mise à jour: 27 mars 2023