Malgré ses nombreux bienfaits et sa progression récente, l’entrepreneuriat féminin au Québec demeure en recul par rapport à l’entrepreneuriat masculin lorsque l’on compare l’activité entrepreneuriale dans les pays développés.
Selon les professeurs Marc Duhamel et Étienne St-Jean de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), l’entrepreneuriat féminin est, toute proportion gardée, insuffisant au Québec et cette carence pourrait nuire au développement économique et social des régions. Il appert donc important pour les chercheurs d’assurer le développement d’une relève entrepreneuriale féminine, et ce, en misant notamment sur la forte scolarisation des femmes et la force de leur nombre.

Depuis les 20 dernières années
Des avancées importantes ont été faites sur le marché du travail par les femmes depuis vingt ans au Québec. Alors qu’en 1997 la représentation des femmes dans la population active était nettement en recul par rapport à l’ensemble du Canada, les Québécoises ont augmenté substantiellement leur participation au marché du travail depuis vingt ans et rejoignent ou dépassent maintenant la moyenne canadienne.
Bien que les Québécoises ont réduit leur sous-représentation dans le travail autonome, passant de 33 % de l’ensemble des travailleurs autonomes au Québec en 1997 à 38 % en 2017, et que cette proportion dépasse depuis 2005 la moyenne canadienne, la proportion des femmes qui s’investissent dans l’entrepreneuriat par rapport à l’emploi total reste bien en dessous de la moyenne canadienne depuis 1997. En 2017, un peu moins de 9 femmes sur 10 continuent de préférer le statut d’employée à temps plein ou à temps partiel, comparativement à celui d’entrepreneure (89,5%). À l’exception des Britannocolombiennes, les Québécoises étaient les moins intéressées de toutes les régions canadiennes par le démarrage de projets entrepreneuriaux en 2016 selon les données recueilles par les professeurs Duhamel et St-Jean dans le Global Entrepreneurship Monitor (GEM).
Bien que plusieurs études montrent que les projets entrepreneuriaux féminins sont en général moins performants que ceux des hommes, toutes choses étant égales par ailleurs, une compilation des données du GEM de 2013-2016 montre que les projets entrepreneuriaux des Québécoises ont un meilleur potentiel de forte performance que ceux des femmes d’autres provinces canadiennes.
Perception des compétences entrepreneuriales
Plusieurs études suggèrent que ce manque d’intérêt des femmes pour la carrière entrepreneuriale provient, en partie, d’un sentiment moins prononcé de compétences et d’expériences requises pour démarrer une entreprise. Une compilation des données du GEM de la période 2013-2016 démontre que les Québécoises se perçoivent relativement moins compétentes pour l’entrepreneuriat que les femmes de la majorité des autres régions canadiennes, à l’exception des provinces de l’Atlantique.
Source :
Service Communications
UQTR, 19 janvier 2017