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Le sport, une affaire de tête !

2019-01-15
Geneviève Forest, directrice du Laboratoire du sommeil de l'Université du Québec en Outaouais, et l'une de ses étudiantes. (Photo: Sarah Scott)

Pour se surpasser, un athlète doit veiller à s’entraîner aussi mentalement. Pour cela, il peut compter sur des spécialistes qui s’intéressent autant à son sommeil et à sa motivation qu’à son image corporelle.

Le désavantage du décalage horaire

Les équipes sportives de l’Est, comme les Canadiens de Montréal, sont-elles défavorisées lorsqu’une partie se joue dans un autre fuseau horaire ? C’est ce qu’a voulu savoir Geneviève Forest, directrice du Laboratoire du sommeil de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), qui s’intéresse à l’effet de la perturbation du rythme circadien (communément appelé « horloge biologique ») sur la performance.

En collaboration avec Jonathan Roy, un étudiant à la maîtrise (non, il ne s’agit pas du fils de Patrick Roy !), elle a analysé les liens entre le lieu des matchs et leur issue − victoire ou défaite − chez des équipes professionnelles de hockey, de baseball et de basketball de 2010 à 2015. Leurs constats ? Si le match a lieu dans l’Ouest en après-midi, tout le monde part sur un pied d’égalité, peut-on lire dans leur article publié dans le Journal of Sleep Research en 2017. Mais si la partie a lieu le soir, et toujours dans l’Ouest, l’équipe locale est avantagée. L’équipe de hockey en voyage gagnera 41,6 % des matchs, comparativement à 46,6 % à domicile.

« Même s’il n’est que 19 h, le corps se prépare à dormir, car, pour l’équipe en déplacement [de l’Est], il est 23 h ou minuit, rappelle Geneviève Forest. Nous avons observé ce désavantage sur la performance pour les trois sports, mais il est plus important pour le basketball et le hockey. Au football, l’effet est tout aussi prononcé, mais il ne se démarque pas sur le plan des statistiques, possiblement parce qu’il y a moins de parties au calendrier et que les joueurs disposent de plus de temps entre deux parties pour s’adapter au changement d’horaire. »

Quant aux équipes originaires de l’Ouest, elles ne subissent pas d’effet notable lorsqu’elles se déplacent vers l’Est, peu importe le sport.

Cette étude sert de prémisse au projet de recherche auquel se consacre actuellement Geneviève Forest : « On s’intéresse aux jeunes athlètes des programmes sport-études au secondaire qui s’entraînent intensivement alors qu’ils vivent des changements majeurs. À l’adolescence, leur horloge biologique se déphase : ils se couchent et se réveillent tard. Mais avec leur horaire très contraignant, ils doivent se lever très tôt et ne dorment pas les 10 heures nécessaires par nuit. Quelle est l’influence de ce déficit de sommeil sur les performances sportive et scolaire ? » Les résultats de cette nouvelle étude devraient paraître en 2019. Comme quoi, il ne faut jamais négliger les bras de Morphée, qu’on joue dans les ligues majeures ou mineures !

Attitude gagnante, résultats gagnants

Comme disait Bob dans le film Les boys, « la dureté du mental » peut expliquer une mauvaise ou une bonne performance. C’est justement l’une des spécialités de Jacques Plouffe, chercheur en kinésiologie à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Au début de sa carrière, les athlètes professionnels se préoccupaient peu de leur état d’esprit. « Il y a 30 ans, les athlètes avaient peur d’avouer qu’ils avaient une faiblesse mentale ou des problèmes de motivation. C’était tabou. Maintenant, ils comprennent qu’il leur faut un coach mental au même titre qu’un coach derrière le banc. »

Le préparateur mental aide les athlètes à conserver une attitude positive et à envisager l’épreuve sportive comme un défi et non comme une menace, une intervention à mille lieues d’une séance de psychothérapie. « Il y a quatre composantes dans la force mentale : la motivation, la confiance, la concentration et la relaxation, énumère Jacques Plouffe.

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Source : 
Annie Labrecque
La recherche dans le réseau
de l'Université du Québec
Québec Science
Décembre 2018, p. 12-13

 

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Mise à jour: 31 mars 2023