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Les robots prennent les marchés de vitesse

2017-04-06

Les transactions automatisées bousculent les ordres en Bourse, au point de créer des krachs financiers en un éclair.

Illustration : Luc Melanson

Le Dow Jones dégringole de plus de 9 % en à peine 20 minutes. Ce 6 mai 2010, entre 14 h 26 et 14 h 48, Wall Street panique devant cette chute aussi soudaine que vertigineuse. En cause, des milliers d’ordres de vente lancés frénétiquement par des algorithmes. Quelques dizaines de minutes plus tard, presque plus rien n’y paraissait. L’événement est devenu le premier à être surnommé un « krach éclair », ou flash crash en anglais, une chute aussi rapide que son rétablissement. Il a mis en lumière une toute nouvelle réalité : une masse importante de transactions sont désormais réalisées par des robots, dont les temps de réaction sont fulgurants, comparativement au plus expérimenté des courtiers.

Les systèmes automatisés sont utilisés par des firmes de transactions à haute fréquence qui opéraient jusqu’alors dans l’ombre. Elles développent des technologies de plus en plus puissantes, installent leurs serveurs tout juste à côté des plateformes de négociation et peaufinent toujours leurs algorithmes pour gagner des microsecondes afin de prendre de court le marché. Leurs robots achètent et vendent en un clin d’oeil des titres volatils, avec, à la clé, des profits qui s’accumulent selon le rythme des transactions.

Les systèmes automatisés sont particulièrement actifs à l’ouverture des marchés. Dès la fixation des prix, ils profitent, grâce à leur vitesse de réception et d’exécution, des mouvements qui suivent. « Avant, c’étaient les humains qui réalisaient ces transactions, mais maintenant ils n’en ont plus la possibilité. Les robots sont passés avant eux », observe Alain April, professeur en génie logiciel à l’École de technologie supérieure (ÉTS), qui a été initié aux transactions à haute fréquence par le biais du projet de recherche d’un étudiant qui analysait en temps réel des informations diffusées dans les médias pour améliorer les stratégies boursières des robots.

Déjà, les systèmes automatisés envahissent les marchés. Plus des deux tiers des transactions aux États-Unis seraient désormais réalisées par leur entremise, selon les différentes estimations. On n’a pas encore de portrait de ces activités au Canada.

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Source :
Etienne Plamondon Emond
La recherche dans le réseau
de l'Université du Québec
Québec Science
Avril-mai 2017, p. : XIII-XIV.

 

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Mise à jour: 23 mars 2023