Combien de pages ? Voilà une question que se posent plusieurs candidats à la maîtrise ou au doctorat quand vient le temps de rédiger leur mémoire ou leur thèse. «Les universités québécoises offrent peu de réponses aux étudiants», a constaté Jean-Hugues Roy au cours de la rédaction de son propre mémoire, déposé en septembre dernier à l'Université Laval. Pour le plaisir, le professeur de l'École des médias s'est penché sur la longueur moyenne des mémoires et des thèses produits par les universitaires québécois depuis 1990. Ses découvertes pourraient ouvrir la porte à d'autres études du genre.

Féru de mégadonnées et programmeur à ses heures, Jean-Hugues Roy s'est inspiré de Marcus Beck, de l'Université du Minnesota, qui avait réalisé le même exercice au sein de son institution. L'ancien journaliste de Radio-Canada a été plus ambitieux. «J'ai tenté de couvrir l'ensemble des 18 universités québécoises, mais les données étaient suffisantes dans seulement 13 des dépôts institutionnels consultés», précise-t-il. Une douzaine de scripts en langage Python lui ont permis d'amasser un échantillon de plus de 55 000 documents – environ 40 000 mémoires et 15 000 thèses.
Selon ses compilations, le mémoire de maîtrise rédigé au Québec au cours des 25 dernières années fait en moyenne 133,3 pages, tandis que la thèse de doctorat compte en moyenne 251,3 pages. «J'ai exclu des thèses ou des mémoires de recherche-création qui ne comptaient que quelques pages – accompagnés d'œuvres d'art, par exemple –, ainsi que les mémoires rédigés sous forme d'articles ou les essais doctoraux, trop courts pour être comparés à l'ensemble. J'ai toutefois conservé les documents très longs qui contenaient de volumineuses annexes, lesquelles font partie intégrante de la thèse ou du mémoire.»
Un titre de 378 caractères!
Parmi les 13 institutions de son échantillon, l'UQAM est celle où les thèses sont les plus longues et elle se classe au troisième rang pour la longueur des mémoires. Quelques statistiques ont attiré son attention, comme le fait que 10 thèses publiées depuis 1990 comptent plus de 1000 pages ! «Le record appartient à un diplômé en didactique de l'Université de Montréal pour une thèse de 1578 pages déposée en 2011. Près de 1200 pages sont des annexes», note-t-il. La thèse la plus courte? Quarante-six pages, publiée en 2002 au Département de mathématiques de l'Université de Sherbrooke. «Le mémoire le plus long, publié en 1990 à l'UQAC en gestion des petites et moyennes organisations, compte 744 pages. Et le plus court fait 19 pages et a été publié en 1994 au Département de mathématiques de l'Université Concordia.»
Source :
Pierre-Etienne Caza
Actualités UQAM, 17 janvier 2017