Les gouvernements doivent jongler avec leurs dépenses et leurs revenus pour sortir leur pays d’une crise… et éviter de se retrouver en mauvaise posture lors de la suivante.

Dès le début de l’année 2008, Alain Paquet se faisait apostropher en mêlée de presse au sujet d’une éventuelle récession. L’économiste était à ce moment député sous la bannière libérale, alors au pouvoir à Québec. Les déboires au sud de la frontière laissaient présager le pire. « Il y avait des éléments préoccupants, mais on n’était pas certain jusqu’à quel point », raconte-t-il dans son bureau au département d’économie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).
Il faut dire que, depuis 1929, aucune crise financière n’avait été contagieuse au point de provoquer une récession en Amérique du Nord. Même les dégâts du krach boursier de 1987 s’étaient limités au monde de la finance.
Quelques mois plus tard, M. Paquet était réélu et pouvait déjà voir « que les vents nous faisaient face et que ça allait brasser ». C’est mathématique : avec une récession, les profits des entreprises diminuent et il y a moins d’entrées fiscales pour les gouvernements. « Alors à moins de sabrer les dépenses, il y a un impact sur le déficit », explique-t-il.
D’autant plus que, au moment d’un marasme où les mises à pied se révèlent plus fréquentes, les dépenses relatives à l’assurance-emploi, à Ottawa, et à l’aide sociale, à Québec, tendent à augmenter. Quelle stratégie doit-on alors adopter?
Source :
Étienne Plamondon Hémon
La recherche dans le réseau
de l'Université du Québec
Québec Science
Avril-mai 2017, p. : V-VI.