
Des chercheurs de l’ÉTS, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal (UdeM) et du Flint Animal Cancer Center de la Colorado State University ont entrepris il y a deux ans de mettre en commun leurs expertises — la fabrication additive et la chirurgie oncologique vétérinaire — afin de concevoir et de fabriquer des endoprothèses personnalisées par impression 3D pour la chirurgie reconstructrice osseuse faisant suite à un ostéosarcome canin.
Ce projet s’intitule Novel Limb Sparing Surgery Using Individualized 3D-Printed Implants in Dogs.
L'ostéosarcome est la tumeur osseuse primaire la plus fréquente chez le chien. Ce sont les os longs des pattes (radius, humérus, tibia, fémur) qui sont le plus souvent touchés et les chiens de grandes races et de races géantes en sont les plus atteints (rottweiler, grand danois, etc.).
Fabrication additive = Impression 3D
La fabrication additive (la « FA »), mieux connue sous le nom d’« impression 3D », est une méthode de fabrication par ajout de matière assistée par ordinateur qui suscite un très grand intérêt en ce moment, autant dans les milieux industriels qu’universitaires. Cette technologie émergente se révèle de plus en plus accessible et ses domaines d’application sont en pleine croissance.
Vladimir Brailovski, titulaire de la Chaire de recherche sur l'ingénierie des procédés, des matériaux et des structures pour la fabrication additive et professeur au Département de génie mécanique, explorait depuis quelque temps les possibilités d’applications de la FA dans le domaine médical.
Une solution pour les déficits osseux critiques
Sachant que l’ÉTS disposait d’une imprimante 3D métallique, Bertrand Lussier, chirurgien vétérinaire et chercheur associé au Centre de recherche du CHUM en chirurgie expérimentale et en maladies rhumatismales, a approché les chercheurs de l’ÉTS pour s’enquérir du potentiel que pouvait offrir la FA dans le domaine des déficits critiques osseux. Le docteur Lussier avait pratiqué un très grand nombre de chirurgies orthopédiques chez des chiens ayant subi des fractures et tentait de trouver une solution efficace et simple pour le traitement chirurgical de l’ostéosarcome chez le chien. Il jugeait que les prothèses commerciales existantes (des plaques métalliques de dimension fixe) étaient mal adaptées et difficiles à installer en chirurgie.
Cette idée a tout de suite trouvé écho chez le professeur Brailovski qui y a vu l’opportunité de créer, par ingénierie inverse, une structure miroir permettant de faire une réplique de la partie de l’os atteint à remplacer. Yvan Petit, professeur à l’ÉTS et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en traumatologie spinale, s’est joint à l’équipe en qualité d’expert en biomécanique.
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