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Lever le voile sur la polypharmacie

2015-08-19

Professeure et chercheuse au département des sciences infirmières de l'UQAR campus de Lévis, Caroline Sirois mène de front plusieurs recherches liées à la polypharmacie. La plus importante d'entre elles, financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), vise à élaborer un système de surveillance unique au monde.

Depuis quelques années, le nombre moyen d'ordonnances pharmaceutiques par patient âgé de 65 ans et plus ne cesse d'augmenter. Les résidents des CHSLD, par exemple, consomment en moyenne 10 médicaments par jour. Or, à quel moment la polypharmacie, ou l'utilisation concomitante de plusieurs médicaments, devient-elle excessive et néfaste pour la santé?

Pour trouver réponses à ces questions, Mme Sirois s'affaire à élaborer un système de surveillance de la polypharmacie. Ce projet fait suite à une demande formulée par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en 2012. L'outil développé servira à mieux encadrer la pratique des professionnels de la santé qui touchent de près ou de loin à la pharmacologie.

Mieux définir la polypharmacie

Dans le cadre de sa recherche intitulée « La polypharmacie chez les aînés, une revue systématique de la littérature», la chercheuse tente de mieux baliser le concept. « Aucune définition consensuelle n'existe dans la littérature. La moitié des auteurs établissent le seuil à 5 médicaments. Il y a 30 ans, avaler 5 comprimés du même coup était énorme. Maintenant, avec l'augmentation des maladies chroniques, le vieillissement de la population et le traitement préventif des maladies, c'est très peu », explique-t-elle.

Les personnes de 65 ans et plus souffrent, en moyenne, d'environ 6 maladies chroniques. Ils représentent le groupe de la population le plus à risque de développer une problématique liée à la polypharmacie. Certains facteurs augmentent d'autant plus leur risque d'y être exposé : vivre en CHSLD, souffrir de certaines pathologies telles que le diabète ou l'insuffisance cardiaque, avoir été hospitalisé, avoir plusieurs prescripteurs, être dépressif ou être un grand utilisateur des services de santé.

Chez cette clientèle, il n'est pas rare de voir apparaître le phénomène de la cascade médicamenteuse. « Cela survient lorsqu'un médicament est prescrit pour contrer l'effet secondaire d'un autre médicament », précise la professeure Sirois. Par ailleurs, une personne qui prend le même médicament depuis de nombreuses années peut, à cause du vieillissement, voir apparaître de nouveaux effets indésirables. Ceux-ci peuvent alors être diagnostiqués à tort comme une nouvelle maladie.

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Source :
Marie Michelle Pineault
UQAR-Info, 17 août 2015

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Mise à jour: 16 mars 2023