Lors du lancement officiel du nouveau Programme d'accès à l'égalité des femmes dans l'industrie de la construction qui s'est effectué le 23 mars dernier par la Commission de la construction du Québec (CCQ), le professeur Éric Charest a participé à un panel à titre de spécialiste des programmes d'accès à l'égalité (PAÉ).
En compagnie de la vice-présidente du service à la clientèle et du développement à la CCQ, Mme Audrey Murray, le professeur Charest a présenté les facteurs de succès des PAÉ. D'entrée de jeu, il a souligné que de tels programmes sont de bons outils pour corriger la sous-représentation des femmes dans le secteur de la construction, mais qu'ils ne sont pas des quotas d'embauche. Ces programmes fixent des objectifs de représentation de femmes compétentes et disponibles aux partenaires du secteur qui trouveront ensuite les réponses adaptées à leur milieu en vue d'atteindre ces objectifs. Pour tendre vers des résultats positifs, les partenaires doivent miser sur une responsabilité partagée et une certaine souplesse dans la mise en oeuvre du programme sur le terrain.
Il importe de préciser que les PAÉ ne sont pas un « privilège » accordé aux femmes, mais bien un moyen temporaire de corriger la situation défavorable que vivent les femmes dans le secteur de la construction. La plupart du temps, les femmes n'ont pas accès aux emplois parce que l'industrie ne leur a pas donné la chance ? égale ? de démontrer qu'elles avaient la compétence requise. L'objectif de la démarche n'est pas de trouver les « coupables » dans le système, mais bien de cibler les acteurs en s'assurant de bien comprendre leurs rôles et de voir comment ils peuvent agir afin de contribuer à améliorer la situation.
Plusieurs recherches, dont de nombreux entretiens réalisés avec des travailleuses du secteur, ont permis d'identifier les obstacles auxquels elles font face, notamment les multiples préjugés et stéréotypes, ainsi que les nombreuses situations de harcèlement. Ces obstacles ont un impact majeur sur l'entrée et le maintien en emploi dans des conditions permettant une intégration en santé et en sécurité pour les travailleuses du secteur de la construction. En somme, les PAÉ permettent de faire entrer des cohortes de femmes compétentes dans l'industrie et contribuent à faire changer les cultures pour arriver à ce que le parcours des femmes soit comparable à celui des hommes.
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Sur la photo : Éric Charest, professeur à l'ENAP.
Source :
Service des communications, ENAP
31 mars 2015