Mylène Jubinville, étudiante à la maîtrise sur mesure (sciences humaines) de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), vient de recevoir la prestigieuse bourse d'études supérieures du Canada (BESC) de niveau maîtrise du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH) du Canada d'un montant de 17 500 $ pendant 12 mois. Son projet de recherche, intitulé Les Inuit du Nunavik à l'école, de 1939 à 2015 : Expériences multiples et complexes, a pour objectif d'acquérir une meilleure compréhension des expériences éducatives multiples passées et présentes des Inuit du Nunavik.
Mylène Jubinville« En matière d'offres en éducation postsecondaire, les Inuit du Nunavut ont le Nunavut Sivuniksavut (NS), les Premières Nations du Québec ont Kiuna, mais les Inuit du Nunavik n'ont aucune institution postsecondaire qui leur est propre. Présentement, ceux qui veulent faire des études postsecondaires doivent s'exiler à Montréal où ils peuvent étudier en français ou en anglais dans des programmes supervisés par la Commission scolaire Kativik (CSK) », précise Mme Jubinville.
Pour pallier ce manque, la CSK a annoncé son désir de relancer son projet de mise en place d'un Nunavik Sivuniksavut spécialement conçu pour les Inuit du Nunavik, un projet qui pourra voir le jour en 2016. Pour l'instant, les détails de l'endroit où programme sera offert reste à déterminer, mais des discussions avec le Collège John Abbott, où sont situés des bureaux administratifs de la CSK, sont présentement en cours. « Chaque année, près de 100 Inuit du Nuvavik se déplacent vers Montréal afin d'entreprendre des études postsecondaires dans les différentes institutions, dont le Collège John Abbott et le Cégep Marie-Victorin. Toutefois, ceux-ci suivent des cours dans des programmes qui ne sont pas exclusifs aux Inuit », mentionne Mme Jubinville.
L'étude de Mme Jubinville se divisera en quatre volets. Dans un premier temps, elle documentera les parcours scolaires des Inuit du Nunavik. Elle fera ensuite une analyse comparative de différents programmes postsecondaires offerts aux Inuit du Canada, de l'Alaska du Groenland et de la Norvège. Elle recueillera également les témoignages d'étudiants postsecondaires inuit à Montréal à propos de leurs expériences académiques. Enfin, elle croisera les données recueillies lors des entrevues avec différents programmes postsecondaires offerts aux Inuit ailleurs qu'au Québec dans le but de faire ressortir des approches qui pourraient être utilisées dans l'enseignement postsecondaire destiné aux Inuit du Nunavik.
L'un des aspects novateurs de cette étude est lié au fait que l'étudiante se rendra directement sur le terrain afin de rencontrer les étudiants inuit du Collège John Abbott et les sonder sur leurs perceptions. « Préfèrent-ils se déplacer au Sud ou rester dans le Nord? C'est entre autres une question qui ne leur a pas été directement posée jusqu'à maintenant », conclut Mme Jubinville.
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