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Nos recherches en géothermie parmi les 10 découvertes de 2019

Le professeur Jasmin Raymond et le chercheur post-doctoral Nicolò Giordano.

Chauffer les villages du Grand Nord québécois avec l’énergie solaire alors que l’ensoleillement hivernal ne dure que quelques heures ? Ça ne relève plus de l’impossible ! C’est d’ailleurs une des applications qui risque de voir le jour à travers un projet prometteur de stockage thermique souterrain mené par Nicolò Giordano et Jasmin Raymond de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Leurs travaux viennent d’être reconnus par le magazine Québec Science comme une des 10 découvertes scientifiques qui ont marqué l’année 2019 au Québec.

« Nous sommes ravis et remercions Québec Science qui reconnait l’originalité de nos travaux par ce concours grand public mettant la science à l’honneur. Les ressources renouvelables et le stockage sont garants d’un avenir énergétique autonome pour les premiers peuples vivant dans l’Arctique. Merci à tous nos collègues et partenaires dans le Grand Nord qui ont contribué à ce succès », se réjouit Nicolò Giordano, stagiaire postdoctoral au sein de l’équipe de Jasmin Raymond à l’INRS.

« Nous sommes honorés par cette prestigieuse reconnaissance et espérons qu’elle mettra en lumière la recherche nordique afin d’accélérer la transition énergétique essentielle au développement durable des populations autochtones qui habitent dans les communautés éloignées », ajoute le professeur Raymond, titulaire de la Chaire de recherche sur le potentiel géothermique du Nord. Cette chaire est financée par l'Institut nordique du Québec (INQ), dont l'INRS est partenaire.

Les simulations effectuées par les chercheurs sont encourageantes. Ils ont démontré pour la première fois qu’il serait possible de stocker de la chaleur dans un climat subarctique. L’énergie produite avec des panneaux solaires l’été serait soutirée l’hiver de façon à combler 50 % des besoins en chauffage de l’eau potable du village de Kuujjuaq, la plus importante communauté du Nunavik. Le stockage thermique est effectué dans le sol qui présente une température initiale près du point de congélation. Cette méthode inusitée permettrait d’assurer une sécurité énergétique face aux besoins de chauffage critiques actuellement assurés avec des combustibles fossiles.

« C’est une découverte importante. Si l’on veut remplacer le diesel utilisé dans les villages nordiques par des sources d’énergie renouvelable qui sont souvent intermittentes (solaire et éolien), il faut trouver des solutions de stockage énergétique de longue durée », explique Jasmin Raymond.

Actuellement, les batteries utilisées ne permettent qu’un stockage énergétique à court terme et sont peu adaptées à la rigueur du climat nordique. L’équipe du professeur Raymond a démontré que même dans un contexte de pergélisol discontinu, le sol peut être considéré comme une batterie thermique viable pour le stockage d’énergie longue durée.

Félicitations à toute l’équipe ainsi qu’à leurs collaborateurs et partenaires !

Les travaux entourant cette découverte ont été publiés dans la revue Applied Energy le 15 octobre 2019.

Source:
Service des communications
INRS, 9 janvier 2020

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