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Observer les nuages de glace

2019-01-30
L'expédition à laquelle a participer le doctorant Ludovick Pelletier se déroulait à Iqaluit, la capitale du Nanavut. Photo : Ludovick Pelletier.

«Quand on est dans l'Arctique durant la saison hivernale, à moins 50 degrés Celsius, on se sent tout petit dans l'univers. Souvent plongé dans la noirceur, le paysage paraît surréaliste, semblable à celui de la surface de la Lune. On parvient pourtant à voit des montagnes au loin grâce aux lumières des stations de recherche et à la blancheur du sol.»

Ludovick Pelletier, doctorant en science de la Terre et de l'atmosphère sous la direction du professeur Jean-Pierre Blanchet, a séjourné deux semaines à Iqaluit, capitale du Nunavut, à la fin novembre 2018. Il faisait partie d'une expédition scientifique menée conjointement par des chercheurs d'Environnement et Changement climatique du Canada et du Conseil national de recherches du Canada.

«L'objectif de l'expédition, explique l'étudiant, était de mieux comprendre le processus de formation et la composition des Cirrus, communément appelés nuages de glace, en prenant des mesures de leurs propriétés microphysiques. Ces nuages couvrent de grandes superficies et ont un impact important sur le bilan radiatif  de l'atmosphère (la quantité d'énergie solaire reçue et perdue) et sur le cycle de l'eau.»

L'une des tâches du doctorant consistait à s'assurer que  l'appareil FIRR (Far Infrared Radiometer), installé en permanence sur le site de recherche d'Iqaluit, fonctionnait adéquatement. «Semblable à une caméra, le FIRR enregistre des données sur les longueurs d'ondes dans l'infrarouge lointain et permet de télédétecter les propriétés des nuages de glace», note Ludovick Pelletier. Le FIRR aurait pu être testé à la station de recherche météorologique canadienne d'Eureka, située encore plus au nord, près du cercle polaire, mais cela coûtait une fortune. «Lors d'une mission précédente, en 2016, j'avais installé un FIRR  à la base d'Eureka, là où le soleil se couche à la fin octobre pour se lever à la fin février, remarque le doctorant. Nous avons finalement opté pour le site d'Iqaluit pour des raisons financières et de logistique.»

L'expédition à Iqaluit s'inscrit dans le prolongement des recherches menées par le professeur du Département des sciences de la Terre et de l'atmosphère Jean-Pierre Blanchet. Dans les années 2000, le chercheur a débuté un projet de mission satellitaire en collaboration avec l'Agence spatiale canadienne. L'objectif était de lancer un satellite afin d'obtenir des informations sur la formation et la composition des nuages dans l'Arctique canadien durant les périodes froides de l'année. En 2006, l'Institut national d'optique (INO), situé à Québec, l'a contacté pour mettre au point une nouvelle technologie – le FIRR – permettant d'effectuer des mesures thermiques à la verticale dans l'infrarouge lointain, ce qu'aucun instrument ne permettait jusque-là. En 2015, l'Agence spatiale canadienne a financé la fabrication d'un premier prototype par l'INO.

Impact sur le bilan radiatif

Présents dans la couche supérieure de l'atmosphère, les Cirrus sont formés de cristaux de glace. On les compare souvent à des cheveux d'ange parce qu'ils ont une apparence fibreuse et duveteuse. Bien qu'effilochés, ils ont un impact notable sur le bilan radiatif de la planète, c'est-à-dire l'inventaire de l'énergie reçue et perdue par le système climatique (interactions sol-atmosphère-océans) de la Terre.

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Source :
Claude Gauvreau
UQAM, 28 janvier 2019

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Mise à jour: 30 mars 2023