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Près de 3 millions des IRSC

(Crédit : Nathalie St-Pierre)

2019-09-03

Trois chercheurs reçoivent un appui des Instituts de recherche en santé du Canada.

Les professeurs Réjean Dubuc (sciences de l’activité physique), Donna Mergler (sciences biologiques) et Monique Tardif (sexologie) ont reçu des subventions totalisant 2 864 928 dollars des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour de nouveaux projets de recherche. Les résultats du concours de subventions Projets du printemps 2019 ont été annoncés en juillet dernier.

Mécanismes nerveux responsables du contrôle de la locomotion – Réjean Dubuc (971 550 $)

La locomotion permet aux individus de se déplacer dans leur environnement et la perte de cette fonction motrice importante a des conséquences désastreuses sur la qualité de la vie. Ce projet porte sur les mécanismes neuronaux responsables de l’initiation, du maintien et de l’arrêt de la locomotion, à l’aide d’un modèle animal de vertébré basal, la lamproie. Les structures cérébrales contrôlant la locomotion chez la lamproie ont une organisation très similaire à celle des mammifères, mais elles sont relativement plus simples et plus accessibles pour étudier les mécanismes cellulaires sous-jacents à la locomotion. Une région du cerveau connue pour jouer un rôle crucial dans le contrôle de la locomotion est la région locomotrice mésencéphalique (MLR).

La MLR a récemment suscité un regain d’intérêt dans le milieu scientifique, car la stimulation de cette région est maintenant utilisée comme un outil clinique pour améliorer la marche chez les patients atteints de troubles neurodégénératifs. De plus, des essais cliniques ont récemment porté sur la stimulation de la MLR pour améliorer la locomotion chez les patients présentant une lésion partielle de la moelle épinière. La MLR étant désormais une cible, il devient essentiel de comprendre le fonctionnement de cette région cérébrale. À l'aide d'un éventail de techniques neurobiologiques, l’équipe de Réjean Dubuc propose de définir les mécanismes neuronaux par lesquels la MLR active des populations spécifiques de cellules qui démarrent, maintiennent et arrêtent la locomotion. Ces études permettront également de comprendre comment l’activité neuronale dans la MLR est contrôlée par des inputs provenant de structures cérébrales supérieures. En fournissant une meilleure connaissance des mécanismes cellulaires impliqués dans le contrôle nerveux de la locomotion, les résultats de ces travaux devraient contribuer à développer de meilleures stratégies pour restaurer la fonction locomotrice chez les patients.

Remédier aux torts: mettre au point un suivi approprié pour les déficits et les troubles liés au mercure dans la Première nation de Grassy Narrows – Donna Mergler  (1 216 352 $)

Les membres de la Première nation de Grassy Narrows ont été exposés à de très fortes concentrations de mercure à travers la consommation de poissons d'eau douce après le déversement de plus de 9 tonnes de mercure dans leurs eaux à partir des années 1960. Bien que certaines personnes de Grassy Narrows reçoivent une compensation pour «signes et symptômes similaires à l’empoisonnement au mercure» selon un règlement survenu en 1985, très peu ont subi des examens neurologiques complets et bénéficient d’un suivi thérapeutique. L’équipe de la professeure Mergler a créé une base de données historique unique, incluant des données longitudinales de biomarqueurs d’exposition au mercure (sang, cheveux et sang de cordon ombilical) collectés à Grassy Narrows entre 1970 et 1997.

Les objectifs de cette étude consistent à décrire les séquelles chroniques de santé liées à une exposition au mercure prénatale et cumulative post-natale résultant de la consommation de poissons d'eau douce, en vue de développer des outils de diagnostic pour décrire le continuum des déficits et des troubles liés au mercure, et de recommander un suivi thérapeutique approprié, basé sur une approche d’échange des connaissances. Un total de 176 personnes de Grassy Narrows subiront un examen médical général, un examen neurologique et neuropsychologique et des tests neurophysiologiques. Les personnes nécessitant un suivi supplémentaire, y compris une évaluation psychologique, seront référées. Le sang sera échantillonné et analysé pour des nutriments spécifiques et des indicateurs de maladie. Les résultats permettront de développer un protocole complet et approprié pour le diagnostic d’empoisonnement au mercure; d’identifier les premiers signes et symptômes d'empoisonnement au mercure; de proposer un suivi et des soins de réadaptation adéquats; et d’atténuer certaines des conséquences néfastes de cette catastrophe.

Projet Gaïa : programme d’interventions pour les adolescents auteurs d’abus sexuels et leurs familles – Monique Tardif (677 026 $)

Une enquête nationale canadienne a montré qu’un tiers des jeunes âgés de 15 ans et plus ont été victimes de maltraitance durant leur enfance. Plus de la moitié de ces victimes (60%) ont été abusées par un membre de leur famille, ce qui suggère une transmission intergénérationnelle de l’abus. En ce qui concerne les adolescents auteurs d’abus sexuels (AAAS) spécifiquement, les résultats d’études antérieures menées par l’équipe de Monique Tardif montrent que 50% ont été victimes d’abus physique et que 30% ont subi de l’abus sexuel dans leur enfance. Les AAAS constituent donc une population vulnérable, à risque de faire une récidive d’un abus sexuel (6 à 20%) ou d’un acte de violence (21 à 40%). Par ailleurs, on a relevé que 50% des mères et 30% des pères d'AAAS rapportent une histoire de victimisation, de même que des manifestations de violence interpersonnelle sexuelle et non sexuelle. Afin de remédier aux répercussions cumulatives de la victimisation dans ces familles, une approche systémique intégrative a guidé l’élaboration du devis de recherche du Projet Gaïa et des modalités du Programme clinique associé.

Le but du Projet Gaïa consiste à implanter le Programme clinique Gaïa et à en évaluer l'efficacité auprès de 140 familles. Les changements attendus visent l’amélioration de la santé mentale et relationnelle des AAAS et des membres de leur famille. La mise en œuvre et l'évaluation de l’efficacité du programme sont basées sur un devis quasi expérimental avec un groupe de comparaison (60 familles). L’évaluation se fera en trois temps. Outre les temps d’évaluation pré et post-traitement, une relance est prévue après six mois afin d’évaluer le maintien des changements. Le Programme clinique Gaïa sera implanté dans trois organismes: le Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) de l'Estrie, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec et l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel. L’originalité du Programme clinique Gaïa repose sur le fait que les AAAS ainsi que leurs familles sont ciblés pour le traitement; que les répercussions symptomatiques de la victimisation et de la violence interpersonnelle dans les familles sont traitées; et que les services sont dispensés par modules aux familles alors que les AAAS complètent leur traitement habituel.

Source :
Service des communications
UQAM, 27 août 2019

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Mise à jour: 30 mars 2023