Attention, un incident nous oblige à interrompre le service sur la ligne orange pour une durée indéterminée. En entendant ce message, les usagers du métro de Montréal se disent souvent qu'un passager s'est jeté sur les rails. Et ils ont souvent raison. Pourtant, contrairement à ce qu'on pense, quelqu'un qui tente de se suicider dans le métro n'est pas voué à une mort certaine. «Les deux tiers des personnes qui se jettent devant le premier wagon survivent avec de graves blessures – perte d'un membre, lésions cérébrales – qui, dans plusieurs cas, les laissent handicapées de façon permanente», souligne le professeur du Département de psychologie Brian Mishara.

Photo: Nathalie St-Pierre
Directeur du Centre de recherche et d'intervention sur le suicide et l'euthanasie (CRISE), Brian Mishara a dirigé une étude sur les comportements associés aux personnes suicidaires dans le métro de Montréal, en utilisant les images enregistrées par les caméras de surveillance entre 2010 et 2013. Il s'agit de la première étude du genre, dont les résultats viennent de paraître dans Bio Med Central Public Health, une revue scientifique en libre accès.
Selon l'étude, laisser des objets personnels sur le quai et marcher de long en large entre le mur et le bord du quai sont deux indicateurs de risque d’une tentative de suicide imminente. «En se basant sur ces deux comportements, identifiés en direct grâce aux caméras de surveillance, près du quart (24 %) des tentatives de suicide auraient pu être repérées et prévenues, affirme le professeur. On peut penser que la prise en compte de plusieurs comportements combinés donnerait des résultats supérieurs.»
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ACTUALITÉS UQAM
15 décembre 2016