Faire compétition à Bluetooth, rien de moins. Voilà l'objectif à peine voilé de Spark Microsystems, une start-up issue de travaux de recherche menés à l'UQAM. «La technologie Bluetooth est trop énergivore. Elle requiert des piles et celles-ci n'ont pas une durée de vie suffisante pour rendre l'expérience satisfaisante pour le consommateur. Des écouteurs sans fil ayant une autonomie de quatre ou cinq heures, ce n'est pas optimal. La technologie que nous avons développée pourrait faire mieux, beaucoup mieux», affirme le professeur du Département d'informatique Frédéric Nabki. Lui et son collègue Dominic Deslandes ont créé avec un groupe d'étudiants une puce qui pourrait bien révolutionner les communications sans fil de courte portée.

Circuit intégré de la Spark Radio avec les nombreux fils d’or permettant la connexion vers le monde extérieur. Photo: Spark Microsystems
À l'ère de l'Internet des objets, les transmetteurs-récepteurs sans fil de courte portée sont omniprésents. On les retrouve, par exemple, dans les souris d'ordinateur, les bracelets Fitbit, les montres connectées, les écouteurs et les haut-parleurs sans fil, et toutes sortes d'autres capteurs chargés de transmettre un volume relativement peu élevé de données dans un rayon de moins de 50 mètres. Ces systèmes ont tous plus ou moins la même architecture technique. En simplifiant à l'extrême, on retrouve un transmetteur-récepteur sans fil et une pile lui permettant de fonctionner.
Au fil des ans, des améliorations ont permis de réduire la consommation d'énergie de ces systèmes, mais pas suffisamment au goût des chercheurs de l'UQAM. «La calèche était le moyen de transport idéal il y a 120 ans. On aurait pu choisir d'améliorer le système en ajoutant sans cesse des chevaux, mais Henry Ford a décidé que la "version 2.0" de la calèche serait une automobile, illustre Frédéric Nabki. Ce fut un changement de paradigme. C'est ce que nous proposons.»
Source :
Pierre-Etienne Caza
Actualités UQAM, 28 mars 2017