
Lors de la soutenance de sa thèse, qui avait lieu le 19 octobre au campus de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) à Rouyn-Noranda, Abdellatif Elghali, étudiant au doctorat en génie minéral à l'UQAT, a présenté son projet portant sur l'effet du degré de libération des sulfures et la présence de minéraux secondaires (oxyhydroxydes de fer) sur la réactivité des rejets miniers. Les stériles et les résidus de concentrateurs sont les deux principaux types de rejets solides générés par les exploitations minières.
Le doctorant a d'abord étudié les stériles d'exploitation qui se caractérisent par une hétérogénéité importante de ses propriétés minéralogiques et hydrogéologiques. Le travail fut réalisé sur trois zones du gisement de la mine Canadian Malartic qui ont été échantillonnées juste après le sautage et séparées en sept fractions granulométriques. Grâce aux différentes analyses et des tests en laboratoire, les résultats obtenus ont pu démontrer que le degré de libération des sulfures est inversement corrélé à la taille des particules; la taille 2,4mm a été établie comme le diamètre d'encapsulation physique limite des sulfures (DEPS) à partir duquel la réactivité devient nulle. Alors que le DEPS permet de séparer un stérile minier en deux fractions granulométriques de réactivités différentes, une fraction réactive et une non réactive, l'étude de M. Elghali pourrait permettre de diminuer significativement la quantité de stériles problématiques à gérer surtout pour les mines à ciel ouvert qui en génèrent des quantités considérables advenant que la technique puisse se pratiquer à une échelle réelle.
Le deuxième axe de recherche développé par M. Elghali s'est penché sur le second type de rejet, soit les résidus de concentrateurs qui sont des matériaux finement broyés et classés comme des matériaux homogènes en comparaison aux stériles. Grâce à l'étude des anciens résidus de la mine Joutel, M. Elghali a démontré que l'oxydation des sulfures et la précipitation des oxyhydroxydes de fer engendrent une couche indurée et imperméable. Cette couche diminue ainsi le taux d'infiltration verticale d'eau et influencerait par le fait même, l'évolution géochimique des résidus dans le parc. De plus, l'ajout de matériaux alcalins et cimentaires aux résidus a été testé au laboratoire et sur le terrain comme un scénario potentiel de stabilisation des résidus de Joutel. L'étude a pu démontrer que l'efficacité de ces ajouts variait en fonction du type d'amendement et de son dosage et que le relargage de différents métaux tels que le fer et le plomb des résidus pouvait être atténué de plus de 80 % selon les formulations testées.
Ce projet de recherche doctorale, intitulé « Effet de la libération minérale et des oxyhydroxydes de fer sur le comportement géochimique des rejets miniers sulfureux », fut réalisé sous la direction du professeur Mostafa Benzaazoua de l'Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l'UQAT ainsi que sous la codirection du directeur scientifique de l'IRME UQAT-Polytechnique et titulaire de la Chaire industrielle CRSNG-UQAT sur la restauration des sites miniers, le professeur Bruno Bussière.
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Source :
Nathalie Cossette, agente d'information
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