2016-10-18
La pauvreté change de visage : près de quatre personnes pauvres sur dix occupent un emploi dans la région métropolitaine de Montréal. En une décennie, le nombre de travailleurs pauvres s’est accru d’environ un tiers, passant de près de 90 000 en 2001 à 125 000 aujourd’hui. Ces constats sont tirés d’une étude réalisée sous la direction du professeur Xavier Leloup du Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS en partenariat avec Centraide du Grand Montréal. Les auteurs de l’étude retracent l’évolution de ce phénomène qui prend de l’ampleur et esquissent le portrait des travailleurs pauvres en tenant compte de leur répartition sur le territoire montréalais.

L’étude montre que l’écart en termes de revenus tend à se creuser entre les travailleurs pauvres et non pauvres. De plus, le travail pauvre a progressé à un rythme quatre fois plus rapide que l’emploi total au moment où Montréal connaissait une période de croissance économique soutenue entre 2001 et 2006.
Qui sont les travailleurs pauvres et où sont-ils?
« Le travail pauvre concerne en premier lieu des personnes qui, pour différentes raisons, connaissent une insertion plus difficile en emploi, en raison de leur emploi du temps, de leur parcours de vie ou de leurs caractéristiques personnelles », précise le professeur Leloup.
Parmi les populations les plus à risque figurent les parents seuls âgés de moins de 30 ans et les immigrants récents. La moitié des travailleurs pauvres ont des enfants. Les immigrants arrivés il y a moins de dix ans sont cinq fois plus susceptibles d’en faire partie que les non-immigrants. Chez les minorités visibles, une personne sur cinq est un travailleur pauvre.
Une constatation générale s’impose : le travail pauvre est réparti inégalement sur le territoire du Grand Montréal, tant à l’échelle des villes et des municipalités que des quartiers.
Dans la région métropolitaine, l’île de Montréal regroupe près de 64 % du total des travailleurs pauvres. Suivent Laval et l’agglomération de Longueuil. La Ville de Montréal compte à elle seule 60 % des travailleurs pauvres du Grand Montréal.
Source :
Gisèle Bolduc
INRS, 17 octobre 2016
Gisèle Bolduc
INRS, 17 octobre 2016