L'utilisation du réacteur passif biochimique, une technique basée notamment sur les capacités des micro-organismes à enlever les métaux du drainage neutre contaminé générés par l'activité minière, pourrait être une alternative de traitement intéressante. C'est ce qu'a démontré Aïssa Zalagou Moussa Hamani, doctorante en sciences de l'environnement à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), lors de la soutenance de sa thèse qui a eu lieu le 4 septembre dernier.
Puisque le drainage neutre contaminé sur un site minier comprend, entre autres, des teneurs en certains métaux dépassant les limites réglementaires, un traitement optimal du drainage doit être effectué avant son rejet dans l'environnement. Pour ce faire, des méthodes actives ou passives sont utilisées. Très peu étudié à ce jour, le traitement passif du drainage neutre contaminé par l'utilisation du réacteur passif biochimique, a été le sujet de recherche de Mme Hamani.
Grâce à différents travaux effectués sur un effluent synthétique, la doctorante a démontré que les mécanismes de précipitation et de sorption utilisés par le réacteur passif biochimique permettent un retrait efficace du zinc et du nickel, soit jusqu'à 100 % pour le nickel et 99 % pour le zinc. De plus, l'analyse de la diversité microbienne a montré la présence importante de micro-organismes, dont la diversité varie dans l'espace et le temps. La présence microbienne semble avoir une influence indirecte sur les mécanismes d'enlèvement physico-chimiques via le maintien de conditions autour de la neutralité dans les bioréacteurs.
Notons que l'aspect le plus novateur de la recherche de la doctorante fut la prise en considération des trois composantes du système (microbiote, substrat, phase liquide) pour mieux comprendre les mécanismes associés au traitement du drainage neutre contaminé. L'étude d'Aïssa Zalagou Moussa Hamani permet ainsi d'apporter une clarification sur les mécanismes de traitement du drainage neutre contaminé et améliore les connaissances sur le rôle des micro-organismes dans la performance des réacteurs passifs biochimiques.
Intitulée « Évaluation des mécanismes de traitement du drainage neutre contaminé (nickel, manganèse, zinc) en réacteur passif biochimique », la thèse d'Aïssa Zalagou Moussa Hamani a été réalisée sous la direction du professeur à l'Institut de recherche en mines et en environnement (IRME), Bruno Bussière, Ph. D. et sous la codirection de Gérald J. Zagury, Ph. D., professeur à l'École Polytechnique de Montréal.
Source :
Service des communications
UQAT, 5 septembre 2019
Toutes les actualités de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue >>>