L’Université du Québec a honoré hier huit professeurs et cadres du réseau en reconnaissance de leurs contributions exceptionnelles. Comme par les années passées, des prix d’excellence ont été remis en recherche et création, en enseignement et en gestion. De plus, afin de souligner le 50e anniversaire de fondation du réseau, deux nouvelles catégories ont été instaurées : une pour reconnaître le développement de partenariats et une autre pour mettre en valeur la relève.
La présidente, Johanne Jean, a ainsi honoré : Mona Trudel, de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Julie Houle, Nicolas Berthelot et Simon Barnabé, de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Claude Villeneuve et Martin Côté, de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Denis Bois, de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et Emanuele Orgiu, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Prix d’excellence en recherche et création, volet Leadership
Professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM depuis 2000, Mona Trudel est titulaire de la Chaire de recherche UQAM pour le développement de pratiques innovantes en art, culture et mieux-être. Leader dans son domaine, elle a développé deux champs de recherche porteurs et d’avant-garde. Le premier s’intéresse à des populations vulnérables ou marginalisées dans une perspective d’inclusion sociale par l’art et a donné lieu à une première collaboration entre la Faculté des arts, le Département de psychiatrie et d’addictologie de l’Université de Montréal et le Service de toxicomanie et médecine urbaine, de l’Hôpital Notre-Dame (CIUSSS Centre-Sud). Le deuxième champ de recherche concerne l’intégration de la dimension interculturelle en classe d’art plastique qui s’est développé grâce à des collaborations avec des conseillers pédagogiques de la Commission scolaire de Montréal (CSDM).
Trois axes de recherches structurent sa Chaire. Le premier vise à promouvoir, par l’art, la participation sociale de personnes marginalisées et/ou vulnérables. Le deuxième axe replace l’art au fondement d’une éducation inclusive afin de créer les conditions d’un mieux-vivre ensemble. Enfin, le troisième axe concerne l’art et la santé, tant physique que mentale, afin d’améliorer, par la contribution de l’art et de la culture, la santé et l’humanisation des espaces de soins en fonction des individus qui y vivent.
Par le croisement interdisciplinaire, un meilleur réseautage et la mise en commun d’expertise et de documentation, le travail de Mona Trudel en co-construction du savoir a déjà permis l’attribution de ressources dans les milieux qui y recourent en plus de susciter un intérêt grandissant dans les milieux scientifique, de soins et communautaire.
Pour le développement de pratiques innovantes en art, culture et mieux-être, l’Université du Québec remet à Mona Trudel le Prix d’excellence en recherche et création, volet Leadership.
Prix d’excellence en enseignement, volet Leadership
Le professeur Claude Villeneuve a apporté une contribution des plus originales à la carte des programmes de l’UQAC. Sur la thématique du développement durable, il a implanté la première formation en éco-conseil en Amérique du Nord. Aujourd’hui, grâce à sa contribution unique, l’UQAC offre six programmes de deuxième cycle en éco-conseil soit le Diplôme d’études supérieures (DESS) en éco-conseil ainsi que les programmes courts en développement durable appliqué, en gestion durable du carbone, en enjeux énergétiques et éco-conseil, en éducation au développement durable et en analyse systémique de durabilité.
Les programmes qu’il a développés puisent dans différentes disciplines comme les sciences de l’environnement, la communication, le droit, l’économie et la gestion de projet. Ses méthodes pédagogiques innovatrices mettent les étudiants à contribution comme formateurs, ce qui leur permet de développer un esprit critique tout en gardant une grande rigueur dans le fond et la forme. Les étudiants du DESS doivent également effectuer un stage de 600 heures chez un employeur qui leur confie une mission professionnelle qu’ils doivent mener à bien, encadrés par leurs professeurs, et sur laquelle ils livreront une réflexion critique à la lumière des compétences qui leur ont été enseignées. À ce jour, le DESS en éco-conseil compte plus de 200 diplômés avec un taux de rétention et de réussite de plus de 90 %. Le professeur Villeneuve a également dirigé l’équipe qui a procédé à la mise en place d’une maîtrise par cumul de grades, offerte depuis 2011, qui permet aux titulaires d’un DESS en éco-conseil d’obtenir ainsi une maîtrise en sciences.
Pour le développement de ces formations uniques et ses procédés pédagogiques qui préparent les diplômés au travail collectif, à la co-construction, au fonctionnement en réseau et à la communauté de pratique, Claude Villeneuve remporte le Prix d’excellence en enseignement, volet Leadership de l’Université du Québec.
Prix d’excellence en enseignement, volet Réalisation
La professeure Julie Houle, du Département des sciences infirmières de l’UQTR, a innové en enseignement des soins critiques par la mise en place d’une plateforme web pour améliorer le jugement clinique des étudiantes et étudiants en plus de maximiser le temps d’apprentissage dans les cours pratiques. Ce complément à la formation clinique, entièrement en ligne, leur permet de suivre de leur domicile le parcours d’une infirmière en soins critiques à l’aide de vidéos mettant en scène des acteurs dans un environnement similaire à une salle d’urgence, ainsi que dans une chambre de soins intensifs.
Cette plateforme web, développée par Julie Houle en collaboration avec un conseiller pédagogique en technologies éducatives et des spécialistes en soins cliniques, favorise la réussite étudiante en consolidant les apprentissages sur les soins critiques dispensés à l’urgence et aux soins intensifs faits dans le cadre des cours théoriques. En effet, les étudiantes et étudiants ont ainsi l’occasion de mettre à l’épreuve leurs connaissances dans des situations quasi réelles pour ensuite les appliquer dans les laboratoires de simulation de l’UQTR ou dans les milieux hospitaliers lors de stages. Cette plateforme permet la formation de meilleures infirmières, maximise le temps d’apprentissage en laboratoire de simulation et fait écho dans les milieux cliniques, tout en servant de tremplins à des innovations à venir. Julie Houle envisage l’utilisation de la simulation virtuelle avec casque de réalité virtuelle afin de rendre l’expérience plus immersive.
Pour sa contribution novatrice à l’enseignement des sciences infirmières, l’Université du Québec remet à Julie Houle le Prix d’excellence en enseignement, volet Réalisation.
Prix d’excellence du partenariat
Professeur au Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR, titulaire d’une Chaire de recherche industrielle en environnement et biotechnologie et cotitulaire d’une Chaire de recherche industrielle en bioéconomie et bioénergie régionale, Simon Barnabé est un chercheur entrepreneur, qui développe des partenariats porteurs en collaboration avec des entreprises, des centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) et des municipalités. Son plus récent partenariat est un projet mobilisateur sur la Basse-Côte-Nord qui consiste à produire des extraits de petits fruits et d’algues marines d’une grande pureté qui fourniront des bio-ingrédients et produits biosourcés très recherchés sur le marché des cosmétiques, de l’alimentation et des biostimulants.
Son projet génère de nombreuses retombées qui profitent aussi bien à la communauté qu’aux milieux de l’enseignement et de la recherche. Une usine de transformation de petits fruits, qui emploie plusieurs citoyens de la Basse-Côte-Nord, a été construite. Un laboratoire de chimie où des méthodes d’extraction sans solvant seront utilisées pour simplifier la gestion des déchets de laboratoire en région éloignée sera bientôt bâti; il sera un lieu de stages obligatoires pour les élèves du secondaire. Enfin, un incubateur technologique sera mis sur pied afin que des entreprises en démarrage puissent être en contact direct avec de nombreux partenaires de ce projet parmi lesquels des organismes de développement économique, des CCTTs, des instituts de recherche et des étudiants universitaires. Ils uniront ainsi leurs forces pour bien positionner cette région dans la bio-économie émergente et sur les plans nationaux et internationaux de développement des régions nordiques.
Pour le développement de ce partenariat novateur, Simon Barnabé reçoit le Prix d’excellence du partenariat de l’Université du Québec.
Prix d’excellence de la relève, volet Sciences humaines et sociales, arts et lettres
La programmation de recherche de Nicolas Berthelot, professeur au Département des sciences infirmières de l’UQTR, porte sur les traumatismes graves dans l’enfance et la façon d’appréhender leurs répercussions chez les personnes qui font ou feront l’expérience de la parentalité. En développant de nouveaux concepts en sciences sociales, notamment la mentalisation du trauma, ses travaux renouvellent la compréhension du traumatisme relationnel, développemental ou complexe et aident à en évaluer l’impact chez les parents actuels ou en devenir.
Nicolas Berthelot a développé des programmes d’accompagnement destinés aux futurs parents qui ont été victimes de maltraitance. Premier du genre au monde, le programme STEP (Soutenir la transition et l’engagement dans la parentalité) a été élaboré et mis en œuvre avec de nombreux partenaires, dont le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels de la Mauricie, ainsi que plusieurs organismes d’entraide et de soutien. Il réunit les conditions propices à un réel dialogue entre les scientifiques, les praticiens et les familles. À la frontière du fondamental et de l’appliqué, il prévoit la création de multiples outils favorisant le transfert des connaissances. Engagé dans des collaborations avec des chercheurs de calibre international, Nicolas Berthelot s’implique dans des équipes de recherche interdisciplinaires composées notamment de psychologues, d’infirmières, de psychoéducateurs, de biologistes, de médecins et de sages-femmes. Riche de ces regards croisés, il fait ainsi la jonction entre les sciences naturelles et médicales ainsi que les sciences humaines et sociales.
Jeune scientifique éminemment prometteur, Nicolas Berthelot remporte le Prix d’excellence de la relève, volet Sciences humaines et sociales, arts et lettres de l’Université du Québec.
Prix d’excellence de la relève, volet Sciences naturelles, génie et sciences de la santé
Emanuele Orgiu se joint à l’INRS à titre de professeur agrégé en 2016. Véritable chef de file canadien dans le domaine de la physique des nouveaux matériaux pour l’électronique, il contribue grandement à l’avancement de la recherche dans ce domaine. Il a notamment été le premier à faire la démonstration du couplage lumière-matière pour augmenter la vitesse des électrons dans les semi-conducteurs moléculaires. Ses travaux en physique portent sur le transport de charge dans les matériaux conjugués et les matériaux bidimensionnels hybrides (molécules/matériau bidimensionnel).
Le Dr Orgiu a récemment réussi à faire la démonstration de photocapteurs ultrarapides réalisés sur des nanostructures qui intègrent de petits cristaux organiques. La technique de fabrication qu’il a développée permet de remplir ces nanostructures innovantes par des nanocristaux moléculaires fabriqués à bas coût sur des surfaces de quelques centimètres carrés seulement. Ses travaux faciliteront ainsi l’intégration à faible coût de matériaux organiques dans des applications commerciales prometteuses pour l’électronique flexible, portable et transparente. Il a également mis au point un nouveau type de mémoire à base de polymère qui est capable de répondre à des impulsions laser très courtes (3 nanosecondes) et de faible puissance. Cette mémoire sera elle aussi réalisable à bas coût et pourra être intégrée dans des dispositifs flexibles ou des instruments intelligents.
Pionnier et leader mondial dans son domaine, Emanuele Orgiu se voit décerner le Prix d’excellence de la relève, volet Sciences naturelles, génie, sciences de la santé de l’Université du Québec.
Prix d’excellence en gestion, volet Carrière (ex aequo)
Denis Bois a débuté sa carrière à l’UQAT en 1989, comme directeur de l’Unité de recherche et de service en technologie minérale (URSTM), poste qu’il a occupé jusqu’à sa récente retraite en 2018. Au cours des trois dernières décennies, l’implication active de Denis Bois a permis d’augmenter de manière significative le volume de recherche et de services spécialisés effectués à l’UQAT dans le domaine des mines et de l’environnement.
Sa capacité à mettre sur pied d’importantes collaborations est sans contredit un des éléments distinctifs de sa carrière. Sous son leadership et sur un horizon de plus de 30 ans, les experts du domaine minier de l’UQAT ont développé une approche unique, fondée sur la collaboration avec les industriels et les gouvernements. Denis Bois a par ailleurs été impliqué dans l’élaboration d’un partenariat en enseignement et en recherche entre l’UQAT et l’École Polytechnique de Montréal, partenariat qui a mené à la création de l’Institut de recherche en mines et environnement (IRME) UQAT-Polytechnique en 2013.
La croissance des infrastructures de recherche en mines est une autre de ses contributions notoires au développement de l’UQAT qui bénéficie maintenant d’installations à l’avant-garde, avec plus d’une quinzaine de laboratoires de pointe dans divers domaines. Denis Bois a aussi grandement contribué à assurer la complémentarité entre les activités de l’URSTM et de l’IRME en favorisant la mise en commun de leurs infrastructures et de leurs ressources. Cette mutualisation des ressources humaines et matérielles a ainsi permis des retombées positives sur l’ensemble de l’équipe de chercheurs.
Pour sa contribution exceptionnelle au développement de la recherche et de la formation dans le domaine de l’environnement minier, Denis Bois reçoit le Prix d’excellence en gestion, volet Carrière de l’Université du Québec.
Prix d’excellence en gestion, volet Carrière (ex aequo)
Martin Côté est entré en fonction à titre de secrétaire général de l’UQAC en 1993, fonction qu’il a occupée sans interruption jusqu’à son départ à la retraite en 2018. Au cours de sa carrière, il a cumulé de nombreuses responsabilités de gestion avec succès et a participé de manière importante au développement de l’UQAC.
Dès ses débuts à titre de secrétaire général, Martin Côté fait la révision du Manuel de gestion une tâche prioritaire et assure sa mise en ligne pour une plus grande diffusion et une consultation simplifiée. Par la suite, il implante de nouvelles politiques en recherche, pilote la mise sur pied d’un bureau de réception des plaintes, assure l’élaboration d’un système d’archivage en plus de lancer une vaste opération de simplification des politiques et procédures. Au cours de ses cinq mandats, Martin Côté, notaire de formation, prodigue les conseils juridiques appropriés, agit à titre de médiateur entre les divers intervenants de l’UQAC et développe une expertise en relation de travail.
En 2007, il devient vice-recteur aux affaires étudiantes. Il mobilise alors le personnel de la bibliothèque, du bureau du registraire, du service des aménagements sportifs et du service aux étudiants autour d’enjeux majeurs afin notamment de renforcer l’approche personnalisée dans la prestation de service aux étudiants.
Sous son mandat, l’UQAC augmente considérablement ses activités de recrutement régional, national et international ainsi que le nombre de bourses et d’emplois offerts aux étudiants. L’UQAC développe également l’intégration des étudiants avec des troubles d’apprentissage ainsi que, sur le plan régional, la prévention de l’abandon scolaire et de la rétention des diplômés.
Pour son implication, son influence positive, sa détermination et son dévouement, Martin Côté obtient le Prix d’excellence en gestion, volet Carrière de l’Université du Québec.
Un réseau à la grandeur du Québec
L’Université du Québec, qui souligne cette année ses 50 ans d’existence, compte aujourd’hui dix établissements répartis à la grandeur du territoire québécois. Ils poursuivent leur mandat d’accessibilité à l’enseignement supérieur, de développement scientifique du Québec et de développement des régions. Beaucoup de Québécoises et Québécois, dont les parents n’avaient pas été à l’université, deviennent des étudiants de première génération en profitant de la proximité des établissements de l’Université du Québec, répartis dans plus de 60 municipalités. Depuis la fondation du réseau, ses dix établissements ont décerné 687 500 diplômes. Chaque année, ils délivrent le tiers de tous les diplômes universitaires octroyés au Québec chaque année.
Ce sont près de 102 000 étudiants qui fréquentent plus de 1300 programmes offerts aux trois cycles par les établissements du réseau : l’Université du Québec à Montréal, l’Université du Québec à Trois-Rivières, l’Université du Québec à Chicoutimi, l’Université du Québec à Rimouski, l’Université du Québec en Outaouais, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, l’Institut national de la recherche scientifique, l’École nationale d’administration publique, l’École de technologie supérieure et la Télé-université. 7 100 professeurs et chargés de cours et plus de 4 100 employés réguliers y assurent dans le quotidien la mission universitaire d’enseignement et de recherche.
— 30 —
Sur la photo, de gauche à droite, à l’avant : Julie Houle, Mona Trudel, Magda Fusaro, rectrice de l’UQAM, Johanne Jean, présidente de l’Université du Québec et Nicole Bouchard, rectrice de l’UQAC. Au centre : Nicolas Berthelot, Denis Martel, recteur de l’UQAT, Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS, Emanuele Orgiu, Simon Barnabé et Denis Bois. À l'arrière : Martin Côté, Claude Villeneuve et Daniel McMahon, recteur de l’UQTR.
Source :
Valérie Reuillard
Directrice des communications
Université du Québec
Téléphone : 418 657-4432