Malgré les efforts remarquables et les nombreuses réussites du Québec en matière de démocratisation des études collégiales et universitaires, le soutien aux transitions interordres constitue un défi important dans un monde en constante évolution, dans lequel la population étudiante emprunte plusieurs visages.
Pourquoi un projet sur les transitions
À retenir
Les résultats du projet convergent sur la nécessité d’offrir du soutien adapté aux différents besoins des personnes apprenantes, de façon collaborative et concertée, afin de soutenir l'épanouissement dans le projet d'études choisi, de rencontrer des modèles signifiants vis-à-vis des études supérieures et de naviguer adéquatement et avec confiance à l’intérieur du système d’éducation.
7 convergences dans les résultats de recherche régionaux
Les constats suivants ont permis d'orienter les 3 volets du Modèle de soutien aux transitions interordres réussies (MSTR).

Les approches universelles, visant à rejoindre un maximum de personnes apprenantes plutôt que des approches spécifiques dédiées à seul «type» de personnes apprenantes apparaissent souhaitables. L’équilibre entre l’autonomie attendue chez les personnes apprenantes et le soutien à leur offrir pour développer cette autonomie devrait être au cœur des préoccupations.

Les actions de soutien posées gagnent à adopter une perspective holistique de l’expérience apprenante pour contribuer à réduire les inégalités entre ces dernières. De plus, il apparait que le parcours scolaire devrait être élargi au parcours éducatif. En effet, la réussite des transitions implique un soutien non seulement de l’aspect scolaire, mais inclut également les apprentissages extrascolaires, les expériences de vie, les apprentissages non formels, les actions de formation, etc.

La responsabilité de la réussite des transitions ne repose pas seulement sur les épaules de la personne apprenante. Chaque personne impliquée dans le système éducatif, à tous les ordres d’enseignement, a un rôle à jouer pour soutenir les transitions. Dans ce contexte, la mobilisation du personnel et le partage des responsabilités apparait parfois comme un frein.

La culture de collaboration au sein même d’un même milieu éducatif favorise le développement d’un environnement capacitant, qui demeure impératif pour assurer le soutien aux transitions. Pour ce faire, toutes les personnes impliquées dans le système scolaire, incluant les cadres, le personnel intervenant et enseignant, les personnes apprenantes et les organismes externes (p. ex.: tables de concertation, organismes communautaires, etc.) devraient s’engager ensemble dans le soutien aux transitions de manière.

Chaque personne apprenante vit le processus de transition de façon variée, influencée par ses expériences passées, l’expérience en cours et la projection du projet d’études à venir. La réussite des transitions est donc tributaire, notamment, de ses antécédents, de ses besoins et de la réponse obtenue ou non à ses besoins, qui arrivent à différents moments de son parcours éducatif. Une transition réussie ne pourrait être la même pour toutes et tous. Il apparait peu souhaitable qu’une période temporelle (en semaines ou en mois) soit associée à la réussite d’une transition.

Chaque milieu éducatif dédie des ressources au soutien de la réussite des transitions interordres de ses personnes apprenantes. Ces ressources, qui s’incarnent sous la forme de mesures institutionnalisées ou de pratiques ponctuelles – accompagnées d’outils matériels, notamment – apparaissent comme étant méconnues ou mécomprises du personnel et des personnes apprenantes. De plus, nombreux sont les établissements qui considèrent le soutien aux transitions comme une priorité, mais qui peinent à savoir par où commencer pour faire le portrait de ce qui est en place, ou encore, comment évaluer l’efficacité de leurs mesures et pratiques courantes.

Dans le cadre d’une transition, la notion d’autonomie est parfois abordée comme une compétence globale attendue et comme une condition pour réussir les transitions. L’importance du développement de l’autonomie chez et par la personne apprenante est indéniable, mais souvent associé à la débrouillardise. Le personnel des milieux éducatifs s’attend généralement à ce que ce soient les personnes apprenantes qui s’adaptent à l’institution scolaire. Toutefois, il apparait important de considérer l’autonomie comme un besoin d’apprentissage (p. ex.: apprendre à devenir autonome, devenir plus autonome) qui se développe de différentes façons, dans différents contextes, et à des rythmes variables.