Définir le Modèle

Le Modèle de soutien aux transitions interordres réussies (MSTR) propose une vision actualisée des dynamiques relatives aux transitions éducatives et du soutien nécessaire à leur réussite, peu importe la durée du processus et le contexte d’études.

3 volets complémentaires

Figure 3 volets MSTR

Volet théorique et empirique
Regroupe les bases conceptuelles et théoriques qui soutiennent son élaboration, incluant les concepts clés, les balises communes et des documents explicatifs.
Consultez le rapport

Volet opératoire
Traduit les résultats empiriques en mesures et pratiques concrètes pour guider l’action et soutenir les transitions éducatives.
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Volet matérialisé
Concerne les livrables tangibles tels que des outils, mécanismes ou dispositifs, destinés à une application pratique par les milieux éducatifs.
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Qu'est-ce qu'un modèle?

Un modèle représente une interface entre la théorie et la réalité, conçu pour être utile et adapté aux besoins des populations ciblées. Il a pour visée de guider l’action, de transformer le réel et d’offrir une représentation visuelle pour en faciliter l’utilisation. En accord avec une posture épistémologique et les objectifs, un modèle s’appuie sur des critères contextuels, théoriques et méthodologiques (Université du Québec et al., 2025)

Le Modèle de soutien aux transitions interordres réussies: une visée d'épanouissement

Figure MSTR

Modèle de soutien aux transitions interordres réussies: une vidéo explicative

Cette vidéo vise à faciliter l'appropriation du Modèle de soutien aux transitions interordres réussies. En quelques minutes, les trois principaux volets du modèle sont expliqués, avec une attention particulière placée à la représentation visuelle du modèle. Une image vaut milles mots, mais il importe tout de même de maitriser le vocabulaire choisi pour aborder le soutien des transitions des personnes apprenantes.

Une perspective universelle et holistique

L’adoption d’une perspective universelle et holistique pour soutenir une norme diversifiée

Le modèle universel et holistique considère la diversité comme la norme, offrant un soutien global à toutes les personnes apprenantes, peu importe leurs besoins relatifs aux transitions et le moment d’émergences. Le soutien aux transitions interordres doit être compris comme une contribution collective d’actions facilitantes, adaptée aux besoins spécifiques de chaque personne apprenante.

Qu'est-ce qu'une perspective universelle?

De nombreux travaux ont fait état des bénéfices d’une perspective universelle en éducation, non seulement pour soutenir les apprentissages, mais également pour soutenir la qualité de l’expérience et l’engagement des apprenants et apprenantes (Desmarais et Flanagan, 2023; Rousseau, 2023). Cette perspective invite les milieux éducatifs à anticiper l’offre de mesures et de pratiques non pas en réponse à une caractéristique individuelle ou un marqueur de diversité, mais bien en réponse à un besoin partagé par plusieurs membres de la communauté éducative, indépendamment de leurs différences. L'approche universelle préconisée par le MSTR encourage la nécessité d’appréhender l’étendue des caractéristiques des apprenants et apprenantes dans le processus de transition.

Qu'est-ce qu'une perspective holistique?

En éducation, la perspective holistique considère la personne apprenante dans sa globalité, en tenant compte de ses dimensions cognitive, affective et sociale (Legendre, 2005). Cette perspective vise à comprendre et à répondre aux besoins variés de la personne apprenante, en reconnaissant l’interdépendance de ces différentes sphères de son développement et de son épanouissement. Elle s’oppose à d’autres perspectives plus fragmentées, qui se concentrent uniquement sur des aspects spécifiques de l’apprentissage ou du développement de la personne apprenante.

Une variabilité des parcours éducatifs

Le mouvement continu et évolutif du parcours éducatif tributaire du vécu de chaque personne

Le MSTR est illustré par des boucles, qui symbolisent le continuum et le dynamisme des transitions éducatives. Chaque transition chevauche la précédente et la suivante, illustrant un processus itératif et simultané où chaque contexte éducatif influence différemment chaque personne apprenante.

Une dynamique de transition expérientielle et adaptative ancrée dans le contexte et les situations vécues

Le MSTR affirme que le vécu des personnes apprenantes est composé d’expériences plurielles et simultanées, nécessitant une adaptation perpétuelle à chaque nouveau contexte éducatif. L’expérience de transition est contextualisée et située, où chaque personne apprenante, avec ses croyances et ses perceptions, s’adapte à la réalité du nouveau milieu en réponse aux situations et besoins émergents.

L’actualisation de soi au croisement de l’expérience et de l’adaptation

L’actualisation de soi est illustrée par une zone médiane, résultat de l’interaction continue entre la personne apprenante et son environnement, mobilisant l’adaptation identitaire et la quête de réalisation personnelle. Ce processus, marqué par une interaction dynamique entre l’expérience in situ et l’adaptation, joue un rôle clé pour soutenir des transitions qui mènent à un épanouissement.

Qu'est-ce que l'actualisation de soi?

L’actualisation de soi est compris comme le résultat de l’interaction continue entre la personne apprenante et son environnement, mobilisant son adaptation identitaire et sa quête de réalisation personnelle. L’expérience et l’adaptation sont simultanée et c’est au coeur de ce processus que se retrouve l’actualisation de soi. C’est à ce moment que la personne apprend sur elle-même et qu’elle prend conscience de ses forces et de ses faiblesses; elle découvre, évolue, s’approprie de nouveaux savoirs et développe de nouvelles compétences.

Les visées d’épanouissement par la preptitude et la satisfaction face au projet d’études

L’épanouissement comme visée ultime du Modèle de soutien aux transitions interordres réussies

Le titre du MSTR met en avant l’épanouissement comme objectif de la réussite d’une transition, en s’éloignant d’une définition limitée à la réussite scolaire mesurée par la diplomation ou la poursuite des études.

L’état de preptitude favorisé par la préparation pour poursuivre la transition

La preptitude, provenant du concept de "readiness", réfère à l’état de se sentir prêt. Située à l’intersection de l’expérience et de l’adaptation, la préparation soutenue par les acteurs et actrices des milieux éducatifs joue un rôle crucial. La personne apprenante s’ajuste constamment afin de se sentir prête à poursuivre le mouvement dynamique de transition.

L’analyse et l’(auto)évaluation de la satisfaction face au projet d’études en cours

Le MSTR intègre la notion d’essais-erreurs et la réversibilité des parcours puisqu’il s’appuie sur la conviction que tous les parcours éducatifs, qu’ils soient linéaires ou non, sont valides et réussis. Ainsi, grâce à un processus évaluatif accompagné, une personne apprenante peut choisir de poursuivre son projet d’études, de le réajuster ou de l’interrompre, en fonction du niveau de satisfaction de son expérience.

Que signifie l'épanouissement?

Le modèle de l’épanouissement en transition de Schreiner (2010) conçoit la transition éducative comme un processus évolutif où les apprenants naviguent vers un état d’épanouissement. Ce modèle repose sur 3 dimensions principales:

  1. l’épanouissement académique, lié à l’engagement et à l’autodétermination
  2. l’épanouissement intrapersonnel, qui reflète une perception positive face aux défis
  3. l’épanouissement interpersonnel, marqué par un sentiment d’appartenance et de connectivité sociale

En favorisant la résilience, la persévérance et l’apprentissage continu, cet état d’épanouissement contribue au développement personnel et à l’engagement citoyen. Dans le MSTR, l’épanouissement décrit l’expérience des personnes apprenantes pleinement engagées dans la réussite de son projet d'études, sur les plans intellectuel, social et émotionnel.

Que signifie preptitude?

La preptitude réfère au sentiment de se sentir prêt à entreprendre une transition. Ce concept englobe un état d’esprit ponctuel, une préparation multidimensionnelle et dynamique, ancrée dans des capacités adaptatives, relationnelles et autonomes essentielles pour aborder les transitions scolaires avec succès. Ce sentiment varie d’une personne à l’autre et se situe dans une zone déterminante et perméable au croisement entre l’expérience in situ et la préparation.

Des besoins contextualisés connus et inconnus

Des besoins qui s’actualisent dans l’expérience: l’importance de la contextualisation

Les besoins des personnes apprenantes émergent à travers l’expérience in situ, influencée par les contraintes et les possibilités du contexte actuel et du contexte suivant. Ces besoins peuvent être connus, inconnus, émergents, anticipés ou inconscients. La préparation et l’adaptation permettent de répondre à ces besoins, soutenant ainsi l’actualisation de soi et la poursuite de l’expérience apprenante de manière satisfaisante.

Les 4 dimensions du soutien aux transitions réussies

Les dimensions du soutien aux transitions (personnelles, académiques et éducatives, institutionnelles, socioéconomiques et culturelles) et leurs composantes associées aident à comprendre les besoins contextualisés des personnes apprenantes et à orienter les actions de soutien nécessaires. Bien que la personne apprenante soit l’experte de son expérience éducative, le soutien apporté à la personne apprenante au regard de ses besoins apparait crucial pour réussir les transitions.

Un environnement de soutien collaboratif interordres, interprofessionnels et intersectoriels

Figure Environnement de soutien collaboratif

L’environnement de soutien collaboratif interordres, interprofessionnels et intersectoriels

D’un contexte à un autre et d’un ordre d’enseignement à un autre, tout au long de son parcours éducatif, chaque personne est accompagnée par des acteurs et des actrices qui collaborent pour offrir un environnement de soutien favorisant la réussite des transitions. Cet environnement collaboratif est à la fois interordres, interprofessionnels et intersectoriels, et favorise le pouvoir d’agir des personnes apprenantes, par l’harmonisation et le partage des responsabilités et des ressources qu’il sous-entend.

Une responsabilité qui est partagée d’abord, individuelle ensuite

La réussite des transitions interordres repose sur une responsabilité partagée, qui implique une collaboration interordres, interprofessionnelle et intersectorielle pour mieux soutenir les personnes apprenantes en répondant à leurs besoins émergents. Cette responsabilité est également individuelle puisque chaque personne impliquée dans ces transitions, de la personne apprenante aux personnels qui l’accompagnent de près ou de loin, a un rôle à jouer dans leur réussite.

Le rôle des acteurs et actrices de soutien et leurs attentes au regard des transitions

Figure Liste des acteurs et actrices du MSTR

Le rôle des acteurs et des actrices en soutien aux transitions réussies

L’environnement de soutien collaboratif réfère notamment au travail conjoint (interordres, interprofessionnels et intersectoriels) des divers acteurs et des diverses actrices des milieux éducatifs qui, par leurs actions professionnelles, soutiennent de près ou de loin les personnes apprenantes dans leurs transitions.

Les possibilités de soutien influencées par les perceptions, les représentations et les attentes

Les perceptions, les attentes et les représentations des personnes impliquées dans le soutien aux transitions influencent la nature et l’ampleur du soutien offert, ainsi que les possibilités de collaboration. Ces perceptions, attentes et représentations agissent comme des filtres déterminants dans l’interprétation, la réponse et l’ajustement des interventions offertes aux besoins des personnes apprenantes.

Les actions de soutien: de la prévention à la rétrospection

Les actions qui facilitent la réussite des transitions: le soutien préventif, proactif, réactif et postactif

Les actions de soutien, adaptées aux besoins contextualisés, peuvent être connues ou non par la personne apprenante et par les personnes qui l’accompagnent. Ces actions, directes ou indirectes, préventives, proactives, réactives ou post-actives, favorisent la conversion des ressources externes en ressources internes grâce à la collaboration entre tous les acteurs impliqués.

Des mesures et des pratiques pour concrétiser les actions de soutien facilitantes

Le MSTR précise que des mesures de soutien (institutionnalisées) et des pratiques (périodiques et variables) permettent aux acteurs éducatifs de créer un environnement favorable aux transitions éducatives réussies. La représentation illustre qu’au cours du parcours éducatif d’une personne apprenante, chaque contexte offre diverses actions de soutien individuelles, collectives et partagées qui sont nécessaires pour la soutenir.

Qu'est-ce qu'une mesure?

Dans le cadre du MSTR, une mesure de soutien représente un moyen structuré, planifié et orienté en fonction d’un but explicite, mis en œuvre afin de bonifier ou d’améliorer une situation pour arriver à un résultat souhaitable. Une mesure est comprise comme un acte formel et institutionnalisé, découlant le plus souvent d’un plan d’action, développé et formalisé pour répondre à un besoin.

Qu'est-ce qu'une pratique?

Au regard du MSTR, une pratique correspond à une action ou à un ensemble d’actions contextualisées, individuelles, collectives ou partagées, reposant sur des savoirs pratiques, théoriques ou expérientiels. Une pratique s’adapte nécessairement au destinataire, visant l’atteinte d’un but, qu’il soit implicite ou explicite. Une pratique peut être récurrente ou ponctuelle, variable selon les besoins, les situations et les contextes.

Pour en savoir davantage sur les concepts du MSTR présentés dans cette page Web, consultez la version téléchargeable du rapport complet.

Modèle de soutien aux transitions interordres réussies - Volet théorique et empirique