La conférence de Mikaël De Clercq a porté sur son modèle théorique de la transition. Selon ce modèle, 4 étapes façonnent le processus de transition des étudiants et des étudiantes: la préparation, la rencontre, l’adaptation et la stabilisation. Chacune de ces étapes se caractérise par des défis spécifiques.
La préparation
Première étape de la transition, la phase de préparation correspond à la période qui précède la confrontation avec le système d’enseignement supérieur. Trois défis y sont liés:
- L’atteinte d’un niveau de préparation suffisant, ce qui englobe les prérequis disciplinaires et académiques (méthode de travail, stratégies d’études, gestion du temps…)
- Le développement d’une motivation positive et du sentiment d’auto-efficacité personnelle
- La formulation d’attentes claires et réalistes. Cela inclut le fait de choisir le bon programme pour soi, mais aussi de savoir à quoi s’attendre lorsque l’on accède à l’enseignement supérieur
La rencontre
Cette deuxième phase correspond à la confrontation au nouveau contexte d’enseignement. Les défis associés à cette phase sont:
- L’affirmation de soi, soit la confrontation du sentiment de compétence à la réalité
- La quête de sens, en comprenant à quoi servent les cours et comment ils s’insèrent dans un projet de formation plus large
- La création de liens
De Clercq explique que les établissements peuvent agir dès les premières semaines de la transition pour réduire les appréhensions des personnes étudiantes. Les établissements et les personnes qui y œuvrent peuvent contribuer à instaurer un climat soutenant, en évitant les discours alarmistes, en expliquant la valeur des cours et en offrant des occasions de socialisation.
L’adaptation
La phase d’adaptation inclut la période qui suit la phase de rencontre et se poursuit jusqu’à la phase de stabilisation. Elle présente 3 défis:
- L’engagement comportemental, caractérisé notamment par le temps d’étude, la présence aux cours et la participation
- L’engagement métacognitif, soit les stratégies d’études et l’autorégulation
- L’engagement émotionnel, qui comprend la gestion du stress et de l’anxiété
La stabilisation
De Clercq explique qu’une personne étudiante qui arrive au stade de la stabilisation est plus compétente qu’avant la transition, plus confiante, plus engagée, plus performante, plus assumée dans ses choix et prête pour de nouvelles transitions. Cette phase implique un questionnement de la notion de réussite, pour clarifier les dimensions qu’elle souhaite prioriser (p. ex.: validation de crédits, persévérance jusqu’à l’obtention d’un diplôme, épanouissement personnel et vocationnel).
Pour accompagner les personnes étudiantes dans l’ensemble du processus de transition vers les études supérieures, les établissements peuvent orienter leurs actions sur le développement:
- De la gestion de soi
- Des compétences académiques
- Des compétences disciplinaires
- Des compétences numériques
- Des compétences organisationnelles
- De la santé et de l’équilibre de vie
- Du projet personnel et professionnel de la personne étudiante