Démocratiser le recours aux mesures de soutien aux transitions interordres et intercycles

De la petite enfance jusqu’à l’âge adulte, les personnes étudiantes vivent des transitions scolaires interordres et intercycles. Ces différentes transitions scolaires impliquent d’importants défis personnels, scolaires et sociaux pour les personnes étudiantes (Desjardins et al., 2020; M. Gaudreault et al., 2018; Guay et al., 2020; Larose et al., 2015). Dans tous les établissements postsecondaires, des mesures de soutien sont conséquemment proposées aux personnes étudiantes pour surmonter ces défis. Toutefois, le déploiement d’une mesure n’est pas garant de son utilisation par les personnes étudiantes. Dans le contexte du projet provincial Transitions réussies, le Pôle sur les transitions et ÉCOBES ont dès lors choisi de collaborer avec le CRÉPAS, Montréal, l’UQ et ses partenaires pour proposer une recherche participative visant à mieux comprendre le processus de déploiement de trois mesures de soutien à la transition, de leur conception, jusqu’à la prise de décision par les populations étudiantes de les utiliser ou non. La théorie de l’autodétermination et celle de l’environnement capacitant ont servi d’ancrages pour documenter la manière dont un environnement scolaire peut être capacitant pour les personnes étudiantes en situation de transition.

Les résultats issus d’une analyse documentaire, de séances d’observation et d’une analyse thématique de 94 entrevues montrent, entre autres, que la dimension économique, sociale et culturelle d’une transition représente un levier pour motiver les personnes étudiantes à se tourner vers une mesure de soutien aux transitions. Ils mettent également en lumière l’importance de s’assurer que la promotion des mesures permette aux personnes étudiantes de bien les comprendre. En comprenant bien les mesures proposées et leurs retombées potentielles, les personnes étudiantes peuvent analyser plus efficacement si elles permettent de répondre à leurs besoins et trouver la motivation nécessaire pour se mettre en action afin d’y répondre.

Cette recherche permet d’illustrer une fois de plus la volonté des milieux scolaires de soutenir les personnes étudiantes qui vivent une transition et valorise l’idée qu’il s’agit d’une responsabilité partagée. Plusieurs personnes étudiantes continuent toutefois de croire qu’il est «important» de se débrouiller par leur propre moyen au postsecondaire ou ne se sentent pas à l’aise de demander du soutien. Il importe dès lors que le MSTR et les livrables qui s’y rapportent destinés aux personnes étudiantes permettent de démocratiser cette responsabilité systémique.