Chaque groupe de personnes impliquées de près ou de loin dans le soutien aux transitions, incluant la personne apprenante elle-même, collabore pour optimiser les actions de soutien qui facilitent les transitions. Différemment, mais conjointement, entre établissements, entre personnels et entre secteurs, les actions de soutien ont une visée capacitante.

Soutenir les transitions
Le Modèle de soutien aux transitions interordres réussies (MSTR) suggère 2 principales formes englobantes d’actions facilitantes:
- les mesures de soutien (formelles, institutionnalisées, etc.)
- les pratiques de soutien (formelles ou informelles, variables, etc.)
Les mesures et les pratiques se distinguent notamment par leur niveau de formalité, par leur objectif (préventif, proactif, réactif ou postactif), par les protagonistes qui les développent ou les actualisent, et par les ressources nécessaires à leur mise en place.
Qu'est-ce qu'une mesure de soutien?
Une mesure de soutien a été définie par le comité scientifique du projet TrRéussies comme un moyen structuré, planifié et orienté en fonction d’un but explicite, mis en œuvre afin de bonifier ou d’améliorer une situation pour arriver à un résultat souhaitable. Une mesure est comprise comme un acte formel et institutionnalisé, découlant le plus souvent d’un plan d’action, développé et formalisé pour répondre à un besoin. En effet, ce sont les personnes apprenantes qui sont ciblées comme bénéficiaires et utilisatrices de ces mesures, conçues et développées en fonction de l’anticipation de leurs besoins. En outre, bien qu’une mesure soit planifiée, elle peut évoluer dans le temps, être ajustée ou s’arrêter. Une mesure est donc perméable aux influences telles que les contraintes externes, la conjoncture (politique, financière, etc.) ou le degré d’utilisation de la mesure. En effet, dans un cadre institutionnel, une mesure non utilisée sera éventuellement retirée.
Qu'est-ce qu'une pratique de soutien?
Il a été convenu qu’une pratique correspond à une action ou à un ensemble d’actions contextualisées, individuelles, collectives ou partagées, reposant sur des savoirs pratiques, théoriques ou expérientiels. Une pratique s’adapte nécessairement au destinataire, visant l’atteinte d’un but, qu’il soit implicite ou explicite. Une pratique peut être récurrente ou ponctuelle, variable selon les besoins, les situations et les contextes.
Quelles sont les actions de soutien?
Les actions de soutien qui facilitent la réussite des transitions interordres ont comme cible les besoins contextualisés qu’une personne apprenante vit in situ, que ces besoins soient connus ou non par cette dernière. Les actions doivent aussi s’adapter au type de besoins de la personne apprenante, selon notamment leur récurrence, leur importance, leur urgence, etc.
Ainsi, les actions de soutien prennent plusieurs formes (formelles ou informelles), sont au cœur des mesures et des pratiques, et incluent l’utilisation potentielle de ressources par ceux et celles qui soutiennent les transitions, dont les personnes apprenantes. Enfin, les actions de soutien peuvent être à la fois directes ou indirectes, demandées ou non par la personne apprenante, offerte explicitement ou implicitement par les personnes en soutien.

4 approches du soutien
Le soutien peut revêtir plusieurs approches, qui sont toutes déterminantes pour la réussite des transitions.
Réfère à ce qui est fait en prévision du prochain contexte éducatif. Par exemple, offrir des ateliers liés aux attentes de l’ordre collégial, dès le secondaire 4.
Réfère à ce qui est en prévision des besoins qui émergent ou qui pourraient émerger dans le contexte actuel. Par exemple, offrir un programme de pairage entre un élève du secondaire et une personne étudiante au collégial.
S'opère au moment où le besoin émerge. Par exemple, accompagner une personne apprenante à l’université dans sa demande d’aide financière aux études.
Cible les efforts portés après le soutien et réfère au processus rétrospectif des retombées du soutien précédent. Par exemple, solliciter les deuxièmes années d’un programme donné pour connaitre les bons coups en matière de soutien aux transitions reçues.
Comment réussir le soutien aux transitions interordres?
Dans ce projet, le succès du soutien des transitions interordres repose sur une approche concertée qui engage des responsabilités individuelles, collectives et partagées, tant sur le plan structurel qu’organisationnel. En voici les conditions incontournables.
Apprenez-en davantage sur les responsabilités partagées des personnes impliquées de près ou de loin dans le soutien aux transitions.
5 consensus

L’importance de l’approche concertée et de la responsabilité partagée est indéniable. Les rapports le soulignent, une même vision du soutien aux transitions gagne à être partagée entre les ordres, les professionnels et les secteurs. Ainsi, chaque établissement, parfois accueillant et parfois laissant partir des personnes apprenantes, est invité à faire preuve de proactivité et d’agentivité. Le partage des responsabilités permet d’aborder les défis potentiels liés aux transitions réussies de façon concertée, plutôt qu’en silo ou entre les mains d’une seule personne ou d’un seul service. Finalement, les résultats suggèrent que la réussite des transitions au postsecondaire est basée sur le soutien aux transitions interordres organisé et structuré de façon régionale ou provinciale.

Ainsi, parmi les recommandations pour les établissements se retrouvent des suggestions quant à la mise en place d’une approche concertée pour recenser et faire évaluer l’utilisation des mesures de soutien aux transitions par les personnes en vue de les bonifier et d’encourager ces dernières à saisir toutes les occasions de partage et d’échanges avec les autres personnes apprenantes et le personnel lorsqu’elles vivent une transition. Il importe d’assurer que les mesures de soutien soient pensées dans une perspective systémique de progression dans le temps et organisées dans l’établissement, articulées dans les programmes. Cette perspective du processus de transition implique que les personnels de soutien et de direction ajustent de manière continue leurs actions, et suppose qu’ils soient à la fois sensibilisés, informés et formés.

Le déploiement d’un environnement collaboratif est impératif pour soutenir la réussite des transitions interordres. En effet, des efforts pour mettre en valeur les retombées des mesures ciblées gagnent à être soutenus chez, notamment, des personnes enseignantes qui semblent être un relai de choix pour en faire la promotion. Les personnes enseignantes ont un contact de proximité avec les personnes apprenantes sur plusieurs semaines, ce qui leur permet d’établir une relation de confiance avec elles et de les orienter vers des ressources si elles perçoivent un besoin particulier.

Les établissements gagnent à reconnaitre l’évolution des profils chez la population étudiante de façon générale et de façon spécifique à leur contexte. L’accroissement du nombre de personnes apprenantes inclut désormais une plus grande diversité étudiante (en situation de handicap, de l’international ou de l’immigration, de genre, etc.) où le parcours typique et linéaire n’est plus une norme. Cette réalité module l’expérience scolaire et les besoins qui pourraient découler de cette expérience. Les recherches suggèrent unanimement que les établissements doivent connaitre la diversité de leur population apprenante, pour mieux les soutenir dans leurs besoins. Aussi, certaines autres recommandations abordent le caractère universel et itératif des transitions, où des catégories de besoins de soutien, l’importance de la préparation, ou la visée d’épanouissement des transitions le confirment.

Les rapports de recherche convergeant, il est nécessaire que les établissements d’accueil énoncent clairement leurs attentes envers les personnes apprenantes. Toutefois, il est essentiel que l’établissement s’intéresse d’abord aux besoins de sa population étudiante. Une hétérogénéité grandissante des profils étudiants s’observe, où les compétences et les besoins de soutien lors des transitions sont tout aussi variés (soutien personnel, académique et éducatif, institutionnel, socioéconomique et culturel). Il importe que l’établissement connaisse ses apprenants et ses apprenantes, afin d’ajuster les structures en place selon ces besoins. Par la suite, l’expression des attentes de l’établissement est déterminante, avant la transition, afin que l’établissement d’accueil puisse soutenir le développement des compétences essentielles nécessaires à la réussite de la transition et à la poursuite des études des personnes apprenantes.
Pour en savoir davantage sur les concepts du MSTR présentés dans cette page Web, consultez la version téléchargeable du rapport complet.
Modèle de soutien aux transitions interordres réussies - Volet opératoire