C'est dans un contexte actuel bien particulier, soit avec un accès limité aux établissements universitaires par mesure de prévention contre la propagation de la COVID-19, que s'est déroulée la soutenance de thèse de l’étudiante au doctorat sur mesure en études autochtones Joanie Caron via visioconférence, le 30 mars dernier. Ainsi, c'est entièrement à distance que la doctorante a pu présenter, à la date prévue et devant les quatre membres du jury, son projet de recherche intitulé « Facteurs de succès liés au recrutement, à l'intégration et à la rétention des employés autochtones au sein de l'industrie minière », tout en respectant les mesures de prévention requises. Une première expérience pour l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), qui a par ailleurs repris ses activités d'enseignement le même jour dans un autre mode que présentiel.
Plusieurs industries des pays développés, dont celles du secteur minier, font face à une rareté de main-d'œuvre. Les communautés autochtones constituent une population en croissance, dont plusieurs désirent participer au développement minier. Or, l'intégration de cette main-d'œuvre présente des défis. C'est donc sous la direction du professeur titulaire et directeur de l'École d'études autochtones, Hugo Asselin, que la doctorante a mené son projet de recherche ayant pour but d'identifier des facteurs de succès liés au recrutement, à l'intégration et à la rétention d'employés autochtones au sein de l'industrie minière canadienne.
Selon des entrevues menées avec des employeurs de 17 projets miniers au Québec et au Nunavut, dont huit signataires d'ententes avec les communautés autochtones, peu de mesures de recrutement, d'intégration et de rétention sont appliquées par les projets non-signataires comparativement aux projets signataires. De ce fait, le pourcentage moyen d'employés autochtones est nettement plus élevé pour les projets signataires (23 %, comparativement à moins de 1 % pour les projets non-signataires).
Les résultats découlant d'entrevues avec des employés anicinapek, cris et inuit ont confirmé l'importance des incitatifs légaux et d'une étroite collaboration entre les gouvernements, les communautés et l'industrie. Les programmes de liaison, de préparation à l'emploi, d'introduction au site, de valorisation culturelle et de progression interne sont des facteurs de succès. L'organisation d'activités, les installations valorisant les cultures autochtones, l'atteinte d'une masse critique d'employés autochtones et la qualité des relations ont également une importance considérable.
Enfin, une évaluation des programmes publics et privés d'employabilité autochtone a mis en lumière l'efficacité des programmes privés en territoires signataires. Ces programmes répondent davantage aux besoins des employés et employeurs et auraient avantage à être implantés dans les territoires non-signataires, ce qui nécessiterait toutefois un changement de mentalité dans l'industrie.
Source :
Service des communications
UQAT, 2 avril 2020
Toutes les actualités de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue >>>