Aller au contenu principal

Anaïs Barbeau-Lavalette, autrice, cinéaste et militante, reçoit un doctorat honorifique de l'Université du Québec

La rectrice de l’Université du Québec en Outaouais, Murielle Laberge, en compagnie d’Anaïs Barbeau-Lavalette, doctorat honorifique de l’Université du Québec 2023. Crédit photo: Marianne Duval, UQO

C’est avec fierté que l’Université du Québec en Outaouais- (UQO) a honoré Anaïs Barbeau-Lavalette en lui remettant un doctorat honorifique lors de la cérémonie de la Collation des grades à Gatineau, le 2 novembre 2023.

L’UQO souligne ainsi l’importante contribution de cette autrice, cinéaste et militante pour les droits de la personne et pour la protection de l’environnement.

«Anaïs Barbeau-Lavalette est une créatrice dans l’âme et son engagement social, notamment auprès des communautés marginalisées et défavorisées, teinte chacune de ses œuvres, affirme la rectrice de l’UQO Murielle Laberge. Le monde a sans conteste besoin de porte-voix comme elle, et c’est avec un très grand honneur et une immense fierté que l’Université du Québec en Outaouais lui décerne un doctorat honoris causa pour sa carrière exceptionnelle ainsi que son apport et son engagement social remarquables.»

«C’est une vraie surprise et un réel honneur pour moi de recevoir ce doctorat honorifique, affirme Anaïs Barbeau-Lavalette. J’ai toujours avancé en me fiant très profondément à ce en quoi je croyais, en ce qui avait du sens et de la valeur à mes yeux. C’était rarement ce qui avait plus d’éclat, c’était des choix sans artifice basés sur une simple conviction : je devais partager ma chance et ma joie. Que ça soit aujourd’hui souligné comme ayant été un apport et que ça puisse continuer à l’être, me prouve que j’avais raison. Je trouve rassurant de penser que l’authenticité d’une démarche peut la faire briller. Merci de tout cœur.»

Artiste prolifique et impact sur la vie des gens

Après avoir étudié à l’Université de Montréal en Études Internationales, Anaïs Barbeau-Lavalette poursuit son parcours à l’Institut national de l’image et du son de Montréal ainsi qu’en sciences politiques et monde arabe à l’Université Birzeit, à Ramallah, en Palestine.

Au début de la vingtaine, elle réalise son tout premier film, «Les petits princes des bidonvilles» à la suite d’un périple au Honduras. Celui-ci met en scène des enfants de la rue avec lesquels elle a travaillé pendant un an, au sein d’une ONG, à monter une pièce de théâtre inspirée du Petit Prince de Saint-Exupéry. Ce documentaire, pour lequel elle recevra le premier d’une longue série de prix, s’inscrit instantanément comme un moment charnière de sa jeune carrière puisque, dès lors, elle s’engage à ce que sa caméra devienne un outil qui lui permettra, à travers l’art, d’avoir une incidence profonde sur la vie des gens.

Depuis le début de sa carrière, cette artiste prolifique a déjà produit près de 20 œuvres cinématographiques, écrit 7 livres et mis en œuvre, en compagnie de son complice Émile Proulx-Cloutier, 4 documentaires scéniques. Parmi ses courts et moyens métrages, citons entre autres «Buenos Aires, no llores», documentaire tourné en Argentine et sélectionné dans de nombreux festivals internationaux, «Tap-Tap», portrait de la communauté haïtienne de Montréal, ainsi que «Se souvenir des cendres», documentaire suivant l’aventure créative du film Incendies de Denis Villeneuve et qui remportera le Gémeaux du meilleur documentaire en 2011.

Anaïs Barbeau-Lavalette est également la créatrice des long-métrages de fiction «Le Ring», primé dans de nombreux festivals internationaux, d’Inch’Allah, qui obtient le prix du Jury œcuménique et le prix FIPRESCI de la critique internationale au grand festival de Berlin. Ce film, en grande partie tourné dans des camps de réfugiés palestiniens, lui vaudra d’être nommée Artiste pour la Paix en 2013. Anaïs signe par la suite le film «La Déesse des mouches à feu», qui obtient l’Iris de la meilleure réalisation et celui du meilleur film aux derniers prix du cinéma Québécois, et plus récemment «Chien blanc», œuvre majeure, adaptée du roman éponyme de Romain Gary, qui prend racine aux États-Unis à la fin des années 60, suite à l’assassinat de Martin Luther King. Ce dernier opus sera prochainement distribué en France.

Télévision, littérature et militantisme

À la télévision, elle a notamment réalisé la série documentaire «Les Voix humaines» et tourné «Marie pleine de grâce», un documentaire sur la chorégraphe Marie Chouinard.

Ses œuvres littéraires ont également été encensées: ses chroniques de voyage en Palestine, «Embrasser Yasser Arafat», et «La Femme qui fuit», un roman inspiré de la vie de sa grand-mère, Suzanne Meloche, et qui remporte la palme du meilleur vendeur toutes catégories confondues pour l’année 2016 et qui trône sur la liste des 10 meilleurs romans québécois de tous les temps.

Elle signe aussi «Je voudrais qu’on m’efface», chroniques d’enfances du quartier Hochelaga-Maisonneuve, récemment adapté au petit écran, ainsi que «Femme forêt et Femme fleuve», romans tissant un lien poétique entre la femme et le territoire, sa façon à elle de joindre la littérature et l’engagement face à la crise climatique.

Elle participe, en collaboration avec l’illustratrice Mathilde Cinq-Mars, à 2 magnifiques albums jeunesse, «Nos Héroïnes», mettant en lumière les grandes femmes de l’Histoire du Québec, ainsi que «Nos Fleurs», qui paraîtra mi-novembre et qui dresse un portrait des fleurs qui nous entoure.

Déterminée et fougueuse, elle a cofondé Mères au front, un mouvement pancanadien qui milite pour l’environnement.

La longue liste des prix décernés à Anaïs Barbeau-Lavalette témoigne avec éloquence du caractère exceptionnel de sa contribution à l’art cinématographique et littéraire québécois. Ses nombreuses œuvres confirment aussi que ses actions et ses réalisations tendent sans relâche à donner une voix aux citoyennes et citoyens les plus défavorisés, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, mais aussi aux générations futures pour qui l’environnement sera en enjeu majeur.

© Université du Québec, 2024